2. Introduction : voir dossier pédagogique, à la fin du livre.
3. PREMIÈRE PARTIE DE L'ÉPREUVE ORALE : LECTURES ANALYTIQUES - Pour les 1ère S1 et S24. SECONDE PARTIE DE L'ÉPREUVE ORALE : L'ENTRETIEN- 1ère S1 et S2 : l'absurde camusien : le Mythe de Sisyphe.- 1ère S1 et S2 : l'Étranger et l'Adversaire : deux personnages d'étrangers qui s'opposent. - Questions envisageables sur le roman.
5. HISTOIRE DES ARTS : l'art au service de la science ? La physiognomonie est une méthode
fondée sur l'idée que l'observation de l'apparence physique d'une personne, et
principalement les traits de son visage, peut donner un aperçu de son caractère ou de sa personnalité.
Voici la
définition du plus célèbre physiognomoniste, Johann Kaspar Lavater :
« La
physionomie humaine est pour moi, dans l’acception la plus large du mot,
l’extérieur, la surface de l’homme en repos ou en mouvement, soit qu’on
l’observe lui-même, soit qu’on n’ait devant les yeux que son image. La
physiognomonie est la science, la connaissance du rapport qui lie l’extérieur à
l’intérieur, la surface visible à ce qu’elle couvre d’invisible. Dans une
acception étroite, on entend par physionomie l’air, les traits du visage, et
par physiognomonie la connaissance des traits du visage et de leur
signification. »
Cette théorie a été profondément critiquée par le
corps médical, des philosophes, ainsi que par des juristes. Dénuée de méthodologie scientifique, cette pseudo-science est, d'après
ces critiques, un élément du mouvement de racisme scientifique qui s'est
développé au cours du xixe siècle,
et du nazisme.
DEUX PERSONNAGES DE ZOLA
INSPIRÉS PAR LA PHYSIOGNOMONIE : Laurent et Camille, dans Thérèse Raquin.
Camille
La première apparition du personnage
est caractéristique : « Il était petit, chétif, d'allure
languissante, les cheveux d'un blond fade, la barbe rare, le visage couvert de
taches de rousseur, il ressemblait à un enfant malade et gâté »
(ch. I). Chacun de ces traits est à prendre comme une lacune dans l'ordre
de la masculinité idéale. L'allure maladive implique l'effacement du corps et
l'altération de la fonction sexuelle, les cheveux blonds, les taches de
rousseur et l'absence de pilosité maintiennent l'individu dans une éternelle
adolescence, ainsi que l'indiquent les notations concordantes des chapitres
suivants. « Arrêté dans sa croissance », « pauvre petite figure
pâlie », porteur d'un prénom éventuellement féminin, Camille[2] annonce les créatures indistinctes, au sang appauvri —
bâtards, ataxiques, hommes-femmes, petits crevés pré-décadents — qui
apparaîtront sporadiquement dans Les Rougon-Macquart.
Laurent
Laurent est présenté dès l'abord
comme un personnage tout à fait à l'opposé de Camille. C'est « un grand
gaillard », « d'une beauté sanguine », « un vrai fils de
paysan, d'allure un peu lourde, le dos bombé, les mouvements lents et précis,
l'air tranquille et entêté ». Son portrait physique est développé au début
du chapitre V. Tout son être dégage une puissance qui renvoie au mythe
panthéiste de la terre et de l'animalité. Selon cette sorte de classification
qui rattache les êtres aux éléments et aux espèces naturelles, Laurent est à la
fois un bœuf et un taureau (dont il a le cou), à la fois bête de somme et
symbole de virilité, passif et sporadiquement violent. Entre ses crises de
violence ou de rut, il s'affaisse dans le contentement de ses appétits. Il est
vu en masse à travers le regard émerveillé de Thérèse, comme « tout un
corps d'une chair épaisse et ferme ».
|
|