SÉQUENCE IV : L'ÉTRANGER, D'ALBERT CAMUS


2. Introduction : voir dossier pédagogique, à la fin du livre.

3. PREMIÈRE PARTIE DE L'ÉPREUVE ORALE : LECTURES ANALYTIQUES             
            - Pour les 1ère S1 et S2

4. SECONDE PARTIE DE L'ÉPREUVE ORALE : L'ENTRETIEN
- 1ère S1 et S2 : l'absurde camusien : le Mythe de Sisyphe.
1ère S1 et S2 : l'Étranger et l'Adversaire : deux personnages d'étrangers qui s'opposent. 
- Questions envisageables sur le roman.
        - 1ère S1
        - 1ère S2
         


5. HISTOIRE DES ARTS : l'art au service de la science ?
   

La physiognomonie est une méthode fondée sur l'idée que l'observation de l'apparence physique d'une personne, et principalement les traits de son visage, peut donner un aperçu de son caractère ou de sa personnalité

Voici la définition du plus célèbre physiognomoniste, Johann Kaspar Lavater :

« La physionomie humaine est pour moi, dans l’acception la plus large du mot, l’extérieur, la surface de l’homme en repos ou en mouvement, soit qu’on l’observe lui-même, soit qu’on n’ait devant les yeux que son image. 

La physiognomonie est la science, la connaissance du rapport qui lie l’extérieur à l’intérieur, la surface visible à ce qu’elle couvre d’invisible. Dans une acception étroite, on entend par physionomie l’air, les traits du visage, et par physiognomonie la connaissance des traits du visage et de leur signification. »

Cette théorie a été profondément critiquée par le corps médical, des philosophes, ainsi que par des juristes. Dénuée de méthodologie scientifique, cette pseudo-science est, d'après ces critiques, un élément du mouvement de racisme scientifique qui s'est développé au cours du xixe siècle, et du nazisme.



       DEUX PERSONNAGES DE ZOLA INSPIRÉS PAR LA PHYSIOGNOMONIE : Laurent et Camille, dans Thérèse Raquin.

Camille

La première apparition du personnage est caractéristique : « Il était petit, chétif, d'allure languissante, les cheveux d'un blond fade, la barbe rare, le visage couvert de taches de rousseur, il ressemblait à un enfant malade et gâté » (ch. I). Chacun de ces traits est à prendre comme une lacune dans l'ordre de la masculinité idéale. L'allure maladive implique l'effacement du corps et l'altération de la fonction sexuelle, les cheveux blonds, les taches de rousseur et l'absence de pilosité maintiennent l'individu dans une éternelle adolescence, ainsi que l'indiquent les notations concordantes des chapitres suivants. « Arrêté dans sa croissance », « pauvre petite figure pâlie », porteur d'un prénom éventuellement féminin, Camille[2] annonce les créatures indistinctes, au sang appauvri — bâtards, ataxiques, hommes-femmes, petits crevés pré-décadents — qui apparaîtront sporadiquement dans Les Rougon-Macquart.

 

Laurent

Laurent est présenté dès l'abord comme un personnage tout à fait à l'opposé de Camille. C'est « un grand gaillard », « d'une beauté sanguine », « un vrai fils de paysan, d'allure un peu lourde, le dos bombé, les mouvements lents et précis, l'air tranquille et entêté ». Son portrait physique est développé au début du chapitre V. Tout son être dégage une puissance qui renvoie au mythe panthéiste de la terre et de l'animalité. Selon cette sorte de classification qui rattache les êtres aux éléments et aux espèces naturelles, Laurent est à la fois un bœuf et un taureau (dont il a le cou), à la fois bête de somme et symbole de virilité, passif et sporadiquement violent. Entre ses crises de violence ou de rut, il s'affaisse dans le contentement de ses appétits. Il est vu en masse à travers le regard émerveillé de Thérèse, comme « tout un corps d'une chair épaisse et ferme ».

 


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