Après avoir observé sur Internet ou dans un livre d'art le tableau de René Magritte intitulé la Trahison des images (1929, Art Institue of Chicago), vous traiterez les deux questions suivantes : I. Vous présenterez le personnage de Trouscaillon en vous efforçant de montrer par des exemples précis pris dans le roman que les images qu'il donne de lui-même ne permettent pas de cerner la réalité. II. Dans quelle mesure peut-on affirmer que le roman et le film joue avec les mots et les images et les détournent en partie ?
I.
Trouscaillon
est un des personnages plus complexes de l’œuvre de Queneau dû à la singularité
qui dérive de celui-ci par rapport à sa mystérieuse interchangeabilité. La
caractéristique qui frappe plus le lecteur lors qu’il rencontre ce personnage
c’est qu’il change de rôle plusieurs fois tout au long de l’œuvre, ce qui mène
à une incompréhension et à un désir de connaître sa réelle identité. Mais,
est-il possible de connaître vraiment ce personnage ? Pouvons nous en mener une description approfondie
Dans
un premier temps nous devons remarquer que nous sommes face à un seul
personnage duquel en dérivent deux autres. C’est un unique homme ayant trois identités
différentes qui sont donc accompagnés de trois prénoms distincts. Ceci montre
la particularité de celui-ci et mène le lecteur à
Trouscaillon
ne connaît pas son prénom, ni son âge, ni son lieu de naissance. Il n’est pas
capable de cerner sa propre réalité, et donc il change de rôle à plusieurs
reprises, comme s’il voulait trouver sa réalité en essayant différentes
personnalités. La seule chose qu’on connaît de ce personnage est sa fascination
pour Marceline. On pourrait dire qu’elle l’utilise sans faire exprès. Marceline
le refuse à plusieurs reprises et se moque de lui. Ces deux personnages
paraissent être quelqu’un Le tableau de René Magritte nous permet de comprendre l’intention de l’auteur, car les deux sont similaires. Dans ce tableau, nous pouvons observer une pipe suivie de la phrase « ceci n’est pas une pipe. ». Cela nous permet de comprendre que Trouscaillon a une apparence qu’on connaît par l’image qu’il donne, et comment est perçu par le lecteur, mais c’est une illusion, parce que personne ne connaît sa réalité. II.
Zazie dans le métro est un roman écrit par Raymond Queneau en 1959. Ce livre raconte le séjour d’une jeune fille appelée Zazie à Paris. Queneau utilise cette œuvre pour essayer de remodeler le français, et créer le néo-français, c’est-à-dire, un français écrit qui évolue avec le français oral. Pour cela, l’auteur détourne les mots tout au long de l’œuvre. Louis Malle donne cette même impression de langage détourné dans son film éponyme. Dans quelle mesure nous pouvons voir un détournement des mots et des images de la part de Queneau et de Malle ? Dans un premier temps nous observeront comment Queneau fait un dérèglement de la langue, puis les procédés qu’utilise Malle pour surprendre le spectateur.
Dans Zazie dans le métro, Queneau utilise une langue française réinventée et des registres de langue variés. Malle fait la même chose sur le plan cinématographique.
L’écrivain veut que les règles du français écrit soient changées, pour que l’écrit se fasse entendre avec l’oral. Des nombreux mots sont transcrits phonétiquement, comme par exemple «doukipudonktan », « skeutadittaleur » ou « boujpludutou ». Il utilise aussi un lexique argotique : « la derche » pour le derrière, ou « les éconocroques » pour les économies. Finalement, nous pouvons observer que les personnages valorisent souvent le thème placé au débout de la phrase « les gosses, ça se lève tôt le matin ».
Malle détourne de même le langage cinématographique en utilisant de nombreux procédés : les accélérés, le fractionnement des plans, ou les ellipses, qui donnent au film un certain caractère merveilleux, comme quand Zazie attache ses souliers avant de fuit faire ? le café : le geste de Zazie pour attacher ses souliers a été supprimé, donc ces derniers se retrouvent en place comme par miracle. De plus, le regard de Zazie nous fait penser qu’ils ont d’abord volé avant de se retrouver en place.
Ce mélange de genres est fait par Queneau en variant les registres et en les mélangeant, comme par exemple au premier chapitre, où l’auteur mélange les jurons de Zazie (« merde alors ») et le commentaire du narrateur a propos du « thomisme légèrement kantien » de Gabriel. Ce mélange est aussi évident au moment du discours de Gabriel à la terrasse du Café des Deux Palais, quand il parle du « silence des espaces infinis » et de « l’odeur des chou-fleur ».
Ainsi, le détournement fait par Queneau et Malle favorise un jeu de langage qui fait du film et du livre des œuvres surprenantes et innovatrices.
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