Fiche 16 : les paroles rapportées

STYLE / DISCOURS DIRECT

 

 

Au style direct, on rapporte exactement les paroles d’un personnage, telles qu’elles ont été prononcées.

- On utilise donc la ponctuation du dialogue ( :  «  - )
- On conserve les temps verbaux utilisés par le personnage dont on rapporte les propos.
- On garde également les personnes, les marques de lieu et de temps qu’il avait choisies.
- Enfin, on conserve toutes les caractéristiques vivantes du langage oral : apostrophe, interjection, exclamation

 

Ex : Le professeur m’a dit :  « Oh ! C’est un travail bâclé, je ne suis pas satisfait de toi. »

 

Conseils pour écrire un dialogue :

-        Ne vous trompez pas sur la ponctuation :

 

                  « Après tout, qu’est-ce que ça peut foutre ? fit-il. C’est extrêmement regrettable mais je n’ai plus le choix.

-        Tu vas me tuer ?

-        Je n’ai pas le choix, répond l’autre.

-        Alors dans ce cas, adieu. » lâcha-t-il avant de partir.                                                                                                            

                                                                        d’après Léo Malet 

 

-        N’écrivez jamais de répliques inutiles. Par exemple :« Bonjour, dit-il.

Par exemple :

            « Bonjour, dit-il.

-        Bonjour »  répondit-elle.                           


=> Utilisez dans ce cas le dialogue narrativisé : Ils se saluèrent.

 

 

-        Variez les verbes de parole

Voir manuel. 




STYLE  / DISCOURS INDIRECT

 

Au style indirect, on intègre les paroles d’un personnage sans interrompre le récit, dans une proposition subordonnée.
- La ponctuation du discours direct disparaît donc («  - ?!). Toutes les phrases deviennent déclaratives.
- Les temps verbaux deviennent ceux du récit, en respectant les règles de concordance des temps.
- Les marques de personnes grammaticales (adjectifs possessifs, pronoms personnels, pronoms possessifs) dépendent de celui qui rapporte les paroles.
- Les marques de temps et de lieu sont modifiées.
- Les caractéristiques du langage oral disparaissent.

 

Ex : Le professeur m’a dit que c’était un travail bâclé, qu’il n’était pas satisfait de moi.

 

Concordance des temps

 

Si le verbe introducteur est au passé (passé composé, passé simple, imparfait, plus-que-parfait, passé antérieur) la concordance des temps doit être appliquée.

 

              

                STYLE DIRECT

 

                   

                  STYLE INDIRECT

 

Présent (Il disait : « Je suis… »)


 

Imparfait (il disait qu’il était

 

Passé composé (Il disait : « Je suis allé… »)

 

 

Plus-que-parfait (Il disait qu’il était allé…)

 

Futur simple (Il disait : « Nous comprendrons… »)

 

Conditionnel de l’indicatif (Il disait que nous comprendrions…)

 

 

Futur antérieur (Il disait : « Nous serons partis… »)

 

Conditionnel passé de l’indicatif (Il disait que nous serions partis…)

 

 

Impératif (« Venez ! »)

 

Infinitif (Il nous ordonnait de venir)

 

Subjonctif présent (Il disait : « Il faut que nous sachions »)



 

 

 

Subjonctif passé (Il disait : « Il faut que nous soyons partis… »)

 

Subjonctif présent (Il disait qu’il fallait que nous sachions)

OU

Subjonctif imparfait (Il disait qu’il fallait que nous sussions)

 

 

Subjonctif passé (Il disait qu’il fallait que nous soyons partis)

OU

Subjonctif plus-que-parfait (Il disait qu’il fallait que nous fussions partis)

 

 

 

 

Les marques de temps et de lieu

 

 

    Style direct

 

 

    Style indirect

 

Ici

 

Aujourd’hui

 

Hier

 

Avant hier

 

Il y a trois jours

 

Demain

 

Après-demain

 

Dans trois jours

 

L’année dernière

 

L’année prochaine

 

 

A cet endroit

 

Ce jour-là

 

La veille

 

L’avant-veille

 

Trois jours auparavant

 

Le lendemain

 

Le surlendemain

 

Trois jours plus tard

 

Il y avait un an

 

Dans un an de cela / l’année suivante

 

 

Les subordonnées du style indirect

 

Lorsqu’on a transformé une phrase déclarative ou exclamative, on obtient une subordonnée complétive COD du verbe introducteur.

 

Ex : Il disait : «  Je ne me sens pas très bien. »
Þ Il disait qu’il ne se sentait pas très bien.

                    PS complétive – COD du V. dire

 

        Il cria :  « Je ne veux pas ! »

Þ Il cria qu’il ne voulait pas.
              PS complétive - COD du V. crier

 

Lorsqu’on a transformé une phrase interrogative, on obtient une subordonnée interrogative indirecte, COD du verbe introducteur (ce verbe exprimant obligatoirement une interrogation ou une ignorance).

 

Ex : Il me demanda : « As-tu fait tes devoirs ? »
Þ Il me demanda si j’avais fait mes devoirs.
                                       PS interrogative indirecte –

                                      COD du verbe demander

 

===> L’interrogative indirecte est toujours COD, même si elle pose une question sur les circonstances (où, quand,…)

L’interrogative indirecte ne comporte plus aucune des marques de l’interrogation directe (pas d’inversion du sujet, pas de locution « est-ce que », pas de point d’interrogation).

 


STYLE / DISCOURS INDIRECT LIBRE

 

Au style indirect libre, on insère des paroles dans le récit sans marque explicite : il n’y a ni verbe introducteur, ni mot subordonnant, ni ponctuation particulière.
- Les paroles sont presque totalement intégrées à la narration.

- Les temps verbaux respectent les règles de concordance des temps ;

- les marques de temps, de lieu, les personnes grammaticales, sont celles du récit (comme au style indirect).

 

Mais le discours indirect libre offre des possibilités d’expression plus riches que le discours indirect : il peut conserver des apostrophes, des exclamations, des interrogations, des expressions familières
Il permet de reproduire les propos prononcés par un personnage, mais aussi ses pensées par un monologue intérieur inséré dans le récit. Il rend l’énonciation ambiguë : qui parle ? Le personnage ? le narrateur ?

 

Ex : Elle abandonna la musique. Pourquoi jouer ? Qui l’entendrait ? (…) ce n’était point la peine de s’ennuyer à étudier. (Flaubert – Madame Bovary)

 

       Plantée devant l’Assommoir, Gervaise songeait. Si elle avait deux sous, elle serait entrée boire la goutte. Peut-être qu’une goutte lui aurait coupé la faim. Ah ! elle en avait bu des gouttes ! (Zola – L’Assommoir)

 

 

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