Fiche 11 : l'analyse de la phrase

I Phrase simple et complexe : les propositions

A) Les phrases simples et complexes se différencient selon le nombre de verbes conjugués qu’elles contiennent :
- phrase simple : un seul verbe conjugué.
- phrase complexe : plusieurs verbes conjugués.

B) Le verbe est le centre de la proposition. On a donc autant de propositions dans une phrase que de verbes-noyaux (tous les verbes conjugués + les infinitifs et les participes qui ont leur propre sujet).

 

II Propositions indépendantes, principales et subordonnées

A) Lorsqu’une proposition peut être écrite seule et en entier sans que cela modifie son sens, c’est qu’elle ne dépend de rien d’autre dans la phrase. Si en plus, rien ne dépend d’elle dans la phrase, elle est indépendante.
Ex: Il raconte une blague et je ris. (les 2 prop. sont indépendantes l’une de l’autre)

B) Certaines propositions au contraire dépendent d’une autre ou bien dirigent le sens d’une autre. Celles qui dirigent sont principales, celles qui dépendent des principales et qui sont forcément introduites par un subordonnant sont subordonnées.
Ex: Je ris parce qu’il a raconté une blague (la première prop. est la principale et la seconde est la subordonnée)

 

III Mode de liaison entre les propositions dans une phrase

A) Lorsque deux propositions d’une phrase complexe sont séparées uniquement par un signe de ponctuation, on dit qu’elles sont juxtaposées (posées à côté l’une de l’autre).
Ex : Il raconte une blague; je ris.

B) Lorsque deux propositions sont reliées entre elles par une conjonction de coordination (mais, ou, et, donc, or, ni, car), ou un adverbe de liaison (puis, alors, pourtant...), elles sont coordonnées.
Ex: Il raconte une blague alors je ris.

C) Deux propositions peuvent enfin être dans une relation de subordination. Il faut alors une proposition principale qui dirige le sens et une ou plusieurs propositions subordonnées commençant par un subordonnant et qui dépendent de la principale [leur sens dépend de la principale et on ne peut les écrire seules sans modifier leur sens].
Ex: Je ris parce qu’il a raconté une blague.

 

IV Les différentes natures de subordonnées et leurs fonctions

A) Les subordonnées relatives
Elles commencent par un pronom relatif (qui, que, quoi, dont, où, lequel, auquel, duquel...) et complète le sens d’un GN.
Fonction : complément du nom de la principale qui est l’antécédent du pronom relatif.
Ex : Je conteste le féminisme contemporain qui est agressif. (fonction: cplmt de l’antécédent “le féminisme contemporain”)

B) Les subordonnées complétives
Elles commencent par les conjonctions de subordination “que”, “à ce que”, “de ce que” et se rapportent à un verbe.
Fonction : sujet, cod, coi du verbe de la principale, attribut du sujet du verbe de la principale. Elles sont essentielles.
Ex : Je pense que le féminisme est agressif. (fonction : cod de “pense”)

C) Les subordonnées interrogatives indirectes (cas particulier de complétives)
Elles sont introduites par un mot interrogatif (si, quel, qui, que, quoi, ce que, comment, où, pourquoi...) et correspondent à une interrogation directe [prop. indépendante de type interrogatif: “Où vas-tu?” par exemple] mais comme elles sont indirectes elles n’ont jamais de point d’interrogation.
Fonction : COD ou COI du verbe de la principale: ce sont des compléments essentiels de ce verbe.
Ex: Je me demande où tu vas . (fonction: cod de “demande”) Je ne sais pas de qui tu parles. (fonction: coi de “sais”)

D) Les subordonnées circonstancielles
On peut généralement les déplacer dans la phrase car elles ont pour fonction d’être compléments circonstanciels. Elles commencent par une conjonction de subordination (ou une locution conjonctive quand c’est un groupe de mots) qui indique quelle est la relation de sens entre la principale et la subordonnée circonstancielle: temps, lieu, cause, but, conséquence, hypothèse, condition, concession, opposition... (quand, lorsque, comme, si bien que, pour que...)
Fonction: complément circonstanciel de cause, conséquence, opposition, ...

E) Les subordonnées infinitives et les subordonnées participiales
L’infinitif ou le participe sont vraiment le noyau de la proposition. Ils ont leur sujet. La participiale exprime la cause ou le temps.
Ex : J’entends les enfants chanter. Le vent s’étant levé, les feuilles des arbres chantent.

 




Exercices sur les propositions

Pour chaque phrase, souligne la proposition subordonnée et donnes-en la fonction. Souligne aussi le mot subordonnant.

1.      Le directeur pense que cet élève doit être renvoyé.

2.     Voici le tableau que les Japonais ont acheté pour deux millions de dollars.

3.     Le guide précise que le musée est fermé tous les lundis.                         

4.    Téléphonez-nous aussitôt que vous serez arrivés !

5.     Le commissaire se méfie de ce que le criminel lui a dit.

6.     Que  système de sécurité n’ait pas fonctionné est totalement inadmissible !

7.     Je t’ai apporté de la documentation sur l’Inde afin que tu prépares ton élocution.

8.     Il ne faut pas que cette affaire arrive aux oreilles des journalistes.

9.     Notre seul but est que vous appreniez l’anglais en deux mois.

10.  Il semble que cet individu soit vraiment pressé.

11.     Le trafic s’écoule normalement, bien que le verglas ait rendu les routes glissantes.

12.   Le siège éjectable du prototype a fonctionné comme les ingénieurs l’avaient prévu.

13.  Puisque votre équipe ne respecte pas les règles du jeu, nous vous excluons du tournoi.

14.  Dès que les communications seront rétablies, nous appellerons les secours afin qu’ils

envoient au plus vite un hélicoptère.

15.   Essayez d’évacuer l’avion sans que personne ne panique.

16.   Comme le froid devenait de plus en plus mordant, ils ont construit un igloo.

 

 

 

1.     La proposition relative

Observe le texte suivant. Quel est le rôle des phrases en italique ?

Par quoi sont-elles introduites ? Pour chaque phrase, souligne le mot introducteur.

Le circuit tourisique dont nous avons parlé ne peut se dérouler qu’aux mois de juillet et août. Nous avons reçu récemment un documen qui nous le confirme, lequel provient de l’ambassade de Russie.

Les différentes villes où vous désirez vous rendre offrent un vaste choix d’hôtels de toutes catégories.

Les trajets et les visites que vous prévoyez de faire sont réalisables en deux semaines. Le prix du séjour vous sera compté en pension complète. Il faut cependant le majorer des taxes d’aéroport, lesquelles sont à payer à l’embarquement.

Le problème d’horaire auquel vous avez fait allusion peut être résolu en prenant le vol précédent.

 

Qu’est-ce qu’une proposition relative ?

Qu’est-ce que l’antécédent ?

Les pronoms relatifs ?

 

 

 

1.     Souligne la proposition relative. Entoure le pronom relatif qui l’introduit et relie-le à son antécédent.

Le vétérinaire a examiné le cheval que nous avons acheté hier.

Les policiers ont arrêté les manifestants qui avaient brisé les vitrines.

Je voudrais voir le livre dont on a parlé ce matin.

Pendant les vacances, nous avons visité le village où  j’ai passé mon enfance.

L’Agneau Mystique est un chef-d’œuvre que l’on trouve dans tous les livres d’art.

C’est un homme dont il faut se méfier.

Te souviens-tu de l’endroit où tu as rangé cette lettre ?

Ces alpinistes ont gravi la montagne par un passage que personne n’avait jamais exploré.

Il s’agit d’une technique révolutionnaire grâce à laquelle on pourra traiter la leucémie.

Désolé, je ne me souviens pas des tableaux auxquels vous faites allusion.

 

2.    A l’aide du pronom relatif qui convient, réunis les deux phrases en une seule.

Les ouvriers communaux ont coupé les arbres. Les arbres se trouvaient dans ma rue.

J’ai rencontré ce monsieur. Vous m’aviez parlé de ce monsieur.

J’ai reconnu cet endroit merveilleux. J’avais visité cet endroit il y a trois ans. 

L’entraîneur donne des conseils. Les joueurs respectent les conseils.

Indiana Jones déteste les serpents. Les serpents sont venimeux.

Existe-t-il des requins ? Les requins ne sont pas dangereux.

Je ne désire pas acheter cet ordinateur. L’ordinateur prend trop de place.

Mars est une planète du système solaire. Sur la planète Mars, il y a peut-être de la vie.

Y a-t-il un vaccin contre la grippe ? Le vaccin fait de l’effet.

 

3.    Complète les phrases à l’aide du pronom relatif qui convient.

  1. Il s’agit du célèbre  groupe français dont on a tant parlé.
  2. As-tu déjà vu le nouvel ordinateur qu’il s’est payé ?
  3. Minuit ! C’est l’heure où tout devient étrange.
  4. Le steack-frites est un plat que j’adore.
  5. Je ne connais personne qui aurait pu faire une chose pareille.
  6. Son prénom est la seule chose dont il se souvienne après son accident.
  7. Où sont les livres que j’avais rangés sur le bureau ?
  8. Je ne me souviens plus de l’endroit où j’ai déposé ma montre.
  9. Le vieux château qui domine la vallée a été épargné par la tempête.
  10. Nous avons rencontré la personne dont vous parliez dans votre témoignage.
  11. Je cherche une image où on voit la Tour Effeil.
  12. Pourriez-vous m’indiquer l’armoire dans laquelle vous avez rangé ce dossier ?
  13. Voici l’homme à qui j’ai remis le paquet.
  14. Les scorpions sont des animaux dont le venin peut être très dangereux pour l’homme.
  15. Voici un vaccin qui sauvera de nombreuses vies.

 

 

Exercices sur la phrase complexe

 

Dans les phrases suivantes, souligne en rouge la deuxième proposition et précise de quel type de phrase complexe il s’agit :  indépendante juxtaposée, indépendante coordonnée, subordonnées complétive (+ fonction), circonstancielle (+ fonction et nuance) ou relative (+ fonction, entourer le pronom relatif et le relier à son antécédent).

 

1.      Nous souhaitons que vous restiez encore.

2.     L’important n’est pas de gagner mais nous voulons la victoire.

3.     La fortune est ce que beaucoup de gens désirent.

4.    Jean et Jacques se retrouvent quand arrivent les fêtes de fin d’année.

5.     Jean prend garde à ce qu’on ne le trompe pas.

6.     L’aquarium qui se trouve au coin de la pièce apporte de la couleur à ce lieu sombre.

7.     Je n’oublierai jamais Venise : c’est mon plus beau souvenir de vacances.

8.     Cette mer où tu nages est célèbre en naufrages.

9.     Voilà que la fanfare démarre.

10.   Nous obéissons à ce qui nous est demandé.

11.     La joie que tu viennes envahit mon cœur.

12.   Maman lave des cerises pour qu’elle en fasse de la confiture. 

13.   Le soleil se lève à l’est et il se couche à l’ouest.

14.  Nous avons acheté une voiture qui compte six cylindres.

15.   Que Bernard gagne au tiercé l’aiderait dans ses projets.

16.   Les trains ne roulent pas parce que les cheminots sont en grève.

17.   Le danger demeure que l’ennemi peut nous encercler à tout moment.

18.   Il arrive qu’un combat cesse faute de combattants. 

19.   Waterloo où Napoléon fut vaincu en 1815 est maintenant une ville célèbre.

20. Que Paul parte demain n’est un problème pour personne.

21.   Avant qu’elle parte, Sophie veut visiter le musée des Beaux-Arts.

22.  La ménagère a mis les petits plats dans les grands afin que le dîner soit parfait.

23.  Ils s’étonnent de ce que l’Occident ne réagisse pas.

24. Il faut ce que tu m’as promis !

25.  Le spectacle que nous observons avec attention est exceptionnel.

26.  Jean est démoralisé parce qu’il est malade.

27.  Ce qui est doux au cœur est souvent beau à l’œil.

28.  C’est ce qu’il lui fallait !

29.  Pendant qu’il étudiait, il était soucieux de bien comprendre.

30. Les objets auxquels vous tenez, jamais vous ne les vendrez.


==> corrigés.

 

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