Objet d'étude : la poésie Corpus Document A Charles Baudelaire, "L'Albatros" Document B René Daumal, "Les dernières paroles du poète" Document C Paul Éluard, Conférence prononcée à Londres, le 24 juin 1936 (extrait) Document D Louis Aragon, "le Discours à la première personne" (extrait) Question préalable (ou « question sur le corpus) (4 points) Caractérisez en les comparant les figures du poète imaginées dans les quatre textes du corpus. Votre réponse n'excèdera pas une page et demie.
Souvent, pour s'amuser, les hommes
d'équipage À peine les ont-ils déposés sur les
planches, Ce voyageur ailé, comme il est gauche
et veule ! Le Poète est semblable au prince des
nuées Charles Baudelaire, "L'albatros", Les Fleurs du Mal, Spleen et Idéal, 1857. 1. Indolent :
nonchalant Document B « Les dernières paroles du poète » Et le poète, dans sa prison, se frappait la tête aux murs. Le bruit de tambour étouffé, le tam-tam funèbre de sa tête contre le mur fut son avant-dernière chanson. Toute la nuit il essaya de s'arracher du cœur le mot imprononçable. Mais le mot grossissait dans sa poitrine et l'étouffait et lui montait dans la gorge et tournait toujours dans sa tête comme un lion en cage. Il se répétait : « De toute façon je serai pendu à
l'aube. » « Il n'y aurait qu'un mot à dire. Mais ce serait trop simple. Ils diraient : - Nous savons déjà. Pendez, pendez ce
radoteur. » On entendit des bruits de baïonnettes
et d'éperons. Le délai accordé prenait fin. Sur son cou le poète sentit le
chatouillement du chanvre et au creux de l'estomac la patte griffue de la mort.
Et alors, au dernier moment, la parole éclata par sa bouche vociférant : Le peuple était déjà bien trop
terrorisé. Sous ses pieds les petits mangeurs de
pourriture guettent cette charogne qui mûrit à la branche. Au-dessus de sa tête
tourne son dernier cri, qui n'a personne où se poser. René Daumal, "Les dernières paroles du poète", extrait final, Le Contre-ciel, 1936 Document C Extrait d'une conférence prononcée à Londres, le 24 juin 1936. Depuis plus de cent ans, les poètes sont descendus des sommets sur lesquels ils se croyaient. Ils sont allés dans les rues, ils ont insulté leurs maîtres, ils n'ont plus de dieux, ils osent embrasser la beauté et l'amour sur la bouche, ils ont appris les chants de révolte de la foule malheureuse et sans se rebuter, essaient de lui apprendre les leurs. Peu leur importent les sarcasmes et les rires, ils y sont habitués, mais ils ont maintenant l'assurance de parler pour tous. Ils ont leur conscience pour eux. Paul Éluard, L'Évidence poétique, 1937 Document D "Le discours à la première personne" (extrait) [...] J'aurais tant voulu vous aider Tout se perd et rien ne vous touche Votre enfer est pourtant le mien Quelle heure est-il quel temps fait-il C'est un rêve modeste et fou Louis Aragon, "Le discours à la première personne", section 3, Les Poètes, 1960. (Gallimard, Paris 1969)
Vous pouvez éventuellement vous aider avec la vidéo ci-dessous. Mais attention : cette vidéo ne vous fournira pas le plan de la réponse. N'oubliez pas que votre réponse repose sur une analyse précise des poèmes, et des procédés qu'ils mettent en oeuvre. Aidez-vous du tableau des procédés littéraires que je vous ai distribué en début d'année. |
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