Préparation de la lecture analytique de l’incipit de Zazie dans le métro - 1ère S2 1. Quels sont les personnages présentés ? Qu’évoquent leurs noms respectifs ? Cette rencontre à la gare vous semble-t-elle pertinente, significative, au regard du reste de l’œuvre ? (De Aparicio à Dolz) Les personnages présentés dans cet incipit sont les suivants: - Tout d’abord Gabriel, auquel son nom peut faire allusion à l’ange gardien du roman. - Zazie, sa nièce, son prénom évoquant un zigzag, qui nous rappelle son caractère actif et vif. - La mère de Zazie, Jeanne Lalochère, la seule qui a un nom et un prénom, l’auteur fait référence à son personnage historique préférée Jeanne d’Arc, puis avec son nom évoque sa préférence envers la sexualité avant que s’occuper de sa fille. - Charles, le chauffeur de taxi, il passe son temps à attendre les passants : Charles attend qui peut évoquer un charlatan. Cette rencontre est tout à fait pertinente et significative au regard du reste de l’œuvre puisqu’elle commence et finit au même endroit, et on peut l’interpréter comme une introduction aux thèmes de l’œuvre. (Marina et Alberto) Quatre personnages nous sont présentés dans l’incipit de Zazie dans le métro : Zazie, Gabriel (l’oncle de Zazie), Jeanne Lalochère (la mère de Zazie) et Charles (le chaufeur). Le nom de Zazie évoque un mouvement de zigzag car elle est un personnage très actif pendant toute l’œuvre. Nous pouvons associer Gabriel avec l’archange Gabriel, le patron des petits enfants. Cette rencontre à la gare est significative puisque on retrouve la même scène à la fin du livre ce qui montre cette cette histoire est circulaire : on reviens au début. (Mariola) 2. Commentez le cadre spatio-temporel, et relevez les indices du contexte d’après-guerre. (De Fabra à Nerea Martinez) Zazie dans le métro, est un roman dont l’histoire se déroule à Paris (l 3,8), plus précisément, elle commence à la gare d’Austerlitz (l 9). Ensuite ce roman n’appartient à aucun mouvement littéraire déterminé. Ce dernier appartient à l’ensemble de textes qui, après la guerre,se sont engagé à détruire le genre du roman. Zazie dans le métro, arrive à atteindre des extrémités de déconstruction du sens du roman, grâce à la parodie et l’humour. Dans le roman nous observons la présence de plusieurs endroits de Paris qui nous font penser que tout est réel, grâce à la façon dont tout est caractérisé. Nous pouvons de même voir des indices de l’occupation nazie, indices de guerre. (Camilia) Dans Zazie dans le métro, on a une sensation que tout est réel; la présentation du lieu, c’est-à-dire, Paris (l.8), les odeurs caractéristiques (l.13), le décor réaliste...En plus, le langage représente le Paris des années 1950. Tout cela crée une sensation de crédibilité aux yeux du lecteur. Dans le roman on en trouve des traces de l’occupation nazie; les valeurs traditionnelles (patriotiques, morales, familiales, etc.) respectées jusque-là, ont été bouleversées par la deuxième guerre mondiale et la France est alors en quête de nouvelles valeurs. De plus, la société française est en pleine mutation au fait que de nouveaux progrès techniques (culture de masse et américanisation) fait basculer la France dans la modernité capitaliste. Ce roman fait partie du groupe des romans de l’après-guerre. (Nerea) Dans le roman de Zazie dans le métro, le narrateur cite plusieurs lieux connus, sans jamais les décrire, mais créant ainsi un effet de réel. Il montre Paris (l.8) d’une vision impressionniste. Zazie visite les lieux de Paris qu’elle ne devrait pas voir (le marché aux puces, le bar de Turandot et la salle de spectacle de Gabriel oú il y a des travestis). L’action se déroule sur 35h (1 jour et deux nuits). Dans le roman on trouve des indices du contexte d’après guerre comme des traces de l’occupation nazie. La vie citadine au quotidien dans les années 50 : les rues, les conditions de logement, la jeunesse, l’éducation, les restaurants et cafés, etc… Queneau invente le néo-français. Il fait entrer en littérature le français parlé populairement, l’argot. Le nom de « Zazie » a été créé par dérivation du nom « zazous » donné aux jeunes gens qui, au temps de l'Occupation et dans les années qui suivirent, se signalaient par leur élégance et leur passion du jazz. (Luz) Dans l’incipit de Zazie dans le métro, l’auteur nous présente l’unique lieu où se déroule l’action. Dès la troisième ligne, on peut constater qu’il s’agit de Paris. A la neuvième ligne, l’auteur annonce que l’action a lieu à la gare d’Austerlitz plus précisément. L’évocation de ces lieux existants crée un effet de réel. En ce qui concerne les repères historiques de cette oeuvre, à la page 10, Jeanne Lalochère dit « Natürlich », ce qui pourrait représenter l’occupation de la France par l’armée allemande. A la page 11, Zazie parle de « les Mémoires du général Vermot ». Elle mélange les Mémoires de guerre du général De Gaulle et l'almanach Vermot. De plus, à la page 15, Zazie parle du taxi de Charles qui est en mauvais état : «Vous l'avez pas trouvée sur les bords de la Marne, par hasard ? » qui fait référence aux taxis réquisitionnés lors de la première guerre mondiale pour prendre de cours les allemands qui investissaient la France. (Patricia) Le roman Zazie dans le métro se déroule à Paris. Cette oeuvre a été écrite en 1959, soit environ 15 ans après la seconde guerre mondiale, d’où les nombreux indices du contexte d’après guerre utilisés par Raymond Queneau. À la page 37, nous retrouvons les souvenirs des personnages après les bombardements. On retrouve aussi la ville de Paris moins paysanne et plus urbaine ainsi que les moyens de transports tels que le taxi, le métro… ce qui montre le passage des Américains en France après la deuxième guerre mondiale. (Esmeralda)
3. Dans quelle mesure cette ouverture contient-elle les données habituelles du récit d’initiation (cherchez la définition de ce genre) ? (D’Andrea Martinez à Lucia Riera) Le récit initiatique est un type de récit où l'on suit l'évolution, positive ou négative, d'un personnage vers la compréhension du monde ou de lui-même. Ils se rencontrent le plus fréquemment dans les contes, mais aussi en roman et dans les mangas. ”Zazie dans le metro” est une oeuvre originale, son incipit ne fait pas exception. Pour moderniser son debut du roman il s´appuit sur quelques éléments de la tradition tels que la présentation du cadre spacio-temporel ou la présentation des personnages. Tout d´abord, on trouvre en entrée in medias res pour mettre en place le dynamisme du récit et sa crédibilité.(Lucía)
Le récit d’initiation, ou pour le roman, le roman d’apprentissage, est un genre littéraire né en Allemagne au 18e siècle (appelé Bildungsroman). Ce genre de roman suit le personnage principal au cours de sa vie, maturation et apprentissage vers l’idéal d’un homme accompli et cultivé. Zazie dans le métro est considéré un récit d’initiation car il montre un personnage en ses années de jeunnesse (c’est la première partie du roman d’apprentissage) qui, tout en étant naïve jusqu’à un certain point et pleine d’idéaux, se voit confrontée à un monde qu’elle ne connaît pas (Paris). Ensuite, cette confrontation donnera naissance à des aventures et expériences qui aideront au personnage à se former et mûrir, encore, jusqu’à un certain point: “j’ai vieilli”, dit Zazie à la toute fin du roman. (Fernando) Le récit initiatique est un récit de l’évolution(positive ou négative) d’un personnage qui tente de comprendre le monde ou lui-même.Dans ce cas on va parler de roman d’apprentisage qui est centré sur l’évolution du héros dans un domaine.(Premier roman d’apprentissage apparaît à l’époque médievale).C’est ainsi que Zazie dans le métro est réellement un roman d’apprentissage car Zazie,au fil du livre devient de plus en plus mature.Le récit est d’ailleur vécu sous une vision d’enfant (sachant bien que Zazie n’est pas la narratrice).Le roman illustre le voyage initiaque fait par Zazie.Il s’agira de voir l’évolution de l’héroïne par différentes manières,comme par exemple Zazie “vieilli”,précisé à la fin du roman (qui nous montre qu’elle abandonne l’enfance pour le monde adulte) ainsi que le métro est une métaphore de la mère. L’apprentissage est subi par l’inaccessibilité du métro. Donc nous pouvons dire que cette naïveté disparaît au même temps qu’elle subit certaines confrontations dans une ville étrangère pour elle et qu’elle “vieilli”(à certaines reprises elle éduque les adultes par des références de Freud). (Andrea Martínez) Le récit initiatique est un type de récit où l'on suit l'évolution, positive ou négative, d'un personnage vers la compréhension du monde ou de lui-même. Les principaux éléments de l’intrigue qui viendra sont très rapidement présentés: un enfant (Zazie), une quête (voir le métro) un adjuvant (son tonton Gabriel), un obstacle (la grève) et une première péripétie (Charles et son tac). Ils donnent immédiatement au récit les allures d’un roman d’initiation. De plus, notre passage s’achève significativement sur une ouverture propice au développement des aventures parisiennes de Zazie: “En route” (dit par Gabriel). (Inés) Le récit initiatique est un type de récit où l'on suit l'évolution, positive ou négative, d'un personnage vers la compréhension du monde ou de lui-même. Ils se rencontrent le plus fréquemment dans les contes, mais aussi en roman.Ici l’histoire que on raconte est celle d’un enfant appelle Zazie qui veut par tout les moyens prendre le métro cella sera la quête de l’histoire . On pourrait dire que Zazie évolue tout au long de l’histoire grâce au différentes “aventures” qu’elle vit et sa phrase final “J’ai vieilli” montre que en effet toutes ces “aventures” n’ont pas changer le caractère du personnages principale mais elles ont ete qu’une perte de temps . On pourrait dire que ici ce n’est pas le personnage principale qui évolue tout au long de l’histoire mais les autres personnages qui sont avec elle qui changent (Adrian et Hugo) 4. Commentez le langage des personnages, et celui du narrateur. Quels registres (niveaux de langue) sont employés par l’auteur ? Dans quel but ? (De Rodrigalvarez à Vazquez) Les personnages de cet incipit parlent dans un niveau de langue familier ce qui est compréhensible puisque les personnages qui interviennent dans cet incipit sont: Zazie, sa mère et son oncle. Mais il y a des interventions que Zazie fait qui ne sont pas très cohérentes pas rapport à son âge, par exemple, dans cet extrait elle parle du nouveau “jules” de sa mère avec son oncle. Nous pouvons constater que l’auteur écrit avec beaucoup d’argot c’est à dire qu’il utilise le langage oral dans l’écrit (exemple: “doukipudonktan”). De même il utilise des abréviations (exemple: “jparie” au lieu de “je parie”) et des mots inventés comme “Fior” ou “manman”. Nous pouvons remarquer que les personnages font des erreurs lors de parler, dans ce cas, Jeanne Lalochère dit “six heures soixante” au lieu de dire “sept heures”. L’auteur utilise ces differentes techniques et crée sa propre écriture pour faire choquer le lecteur. (Mónica Sanz) Tous les personnages présents dans cet incipit parlent avec un langage familier, celui qu’on utilise dans la rue ainsi le premier mot du récit: “Doukipudonktan” est écrit comme on le prononcerait ou par exemple aussi “ptite mère” la “e” est supprimée, les personnages parlent donc comme si on enregistrerait les paroles de quelqu’un de la rue. Pourtant le narrateur est plus différent, il emploie deux niveaux différents de langue, dans certaines parties il emploie un registre soutenu avec des mots et des expressions élaborées et inusuelles :“émanait”, “l’hominisation”, “proférer cette pentasyllabe monophasée”, “se forger quelque bouclier verbal”... et ensuite il utilise un registre plus familier: “emmerdaient” “faraud”, “malabar”, “grimper légalement”... L’auteur emploit ces différents registres pour montrer qu’il est différent aux restes d’auteurs et qu’il peut créer un narrateur à double personnalité ou des mots inventés pour rendre compte à ses lecteurs que le néofrançais est une langue différente au français et que c’est celle qu’on utilise le plus souvent. (Guillem Tomás) Les personnages de ce passage ( voir Gabriel, Zazie et sa mère, Charles ) se caractérise par l’emploi du registre familier. Les abréviations des mots son très présentent chez eux, ‘ptite mère’ ‘chsuis’ ‘jm’en fous’ mais le narrateur fait recours à ces abréviations ‘vlà ltrain’ ou ‘ptit’ c’est comme s’il se placé dans l’histoire comme un personnage deplus. Le vocabulaire de Gabriel est des fois inventé, il dit ‘tac’ au lieu de taxi ou la firme de son parfum est de chez ‘fior’ et pas de chez ‘Dior’. Cela est très remarquable dès le premier mot du roman ‘Doukipudonktan’ ou ‘skeutadittaleur’, l’auteur invente des mots qui à l’écoute de ceux-ci on peu comprendre. Le narrateur mélange le registre familier et soutenu, celui ci est évoqué dans certaines phrases : ‘La narquoiserie du ton devient presque offensnte pour l’interlocuteur qui, d’ailleurs, s’empresse d’avouer sa défaite’ ou ‘s’éclipse avec célérité’ mais il dit aussi tac pour taxi ou mouflette pour fillette. L’effet qui est produit est choquant mais très curieux et attractive, l’auteur veut imposer sa propre langue à travers la voix du narrateur et des personnages. ( Marta Vazquez ) Raymond Queuneau, auteur de l’oeuvre Zazie dans le métro défendait l’éxistence de 2 langues différentes dans la langue française. Une première que c’est la langue soutenu du français, la langue utilisé a l’écrit, la langue correcte. Il défendait l’éxistence d’une autre langue, qui est le français parlé a la rue, le langage soutenu, avec des mots différents et des phonetiques différentes. C’est dans cette oeuvre que l’auteur nous montre cette différence entre les deux langues. Même dans le premier mot de l’oeuvre “Doukipudonktan” nous montre la phonetique de la phrase “D’ou qu’il pu donc autant?”. Il dit aussi “skeutadittaleur” qui voudrait dire “Qu’est que t’a dit tout a l’heure” et aussi il dit “Fior” pour en parler du parfum de “Dior”. Mais cela n’est pas tout, il y a, dans des extrait du livre, ou Gabriel commence a parles dans la langue soutenu du français, en disant des phrases philosophiques, comme par exemple dans la scène ou ils arrivaient a la Tour Eiffel. Ce contraste dans le livre nous montre la différence entre les deux langues que l’auteur défend. Cet effet provoque un shock pour le lecteur, qui est à la fois attractive et à la fois répulsive, car cela n’est pas facile a comprendre et on se demande si ce que l’on lit est correcte ou non. (Georges) Préparation de la lecture analytique de l’incipit de Zazie dans le métro - 1ère S3 1. Quels sont les personnages présentés ? Qu’évoquent leurs noms respectifs ? Cette rencontre à la gare vous semble-t-elle pertinente, significative, au regard du reste de l’œuvre ? (de Alfageme à Davis) Les principaux personnages présentés dans cet incipit sont : Zazie, Charles et Gabriel. Zazie est considérée comme une antithèse de la petite fille modèle. Elle est lucide et réfléchie, et le démontre par sa capacité à manipuler et renverser les situations ; ce personnage est la représentation du titre éponyme de l’œuvre ce qui indique son importance. Charles est un ami de Gabriel, il est caractérisé dans l’œuvre puisque il passe son temps à attendre les passants « Charles attend », cette désignation le fait apparaître comme un charlatan. Gabriel est la représentation de l’homoséxualité dans l’œuvre, comme son nom l’indique, c’est lui l’ange gardien du récit. Son prénom en hébreu signifie « la force de Dieu ». Pour ça il prend les traits robustes d’un homme. Oui, dans un premier temps, nous observons l’importance du metro depuis le titre:`` Zazie dans le métro´´. De plus, cette rencontre à la gare est pertinente car toute l’oeuvre se déroule envers l’envie de Zazie d’en aller au métro. (Mario et Anna) De plus, Zazie est le personnage principale: le prénom de Zazie reprend l’idée d’un zigzag, comme nous l’avions dit lors de la justification du titre. En effet, Zazie est sans-arrêt en mouvement dans l’histoire, allant dans plusieurs endroits parisiens différents. Pour finir, la rencontre à la gare semble pertinente puisqu’ainsi cet incipit crée une avec son épilogue, qui se passe aussi à la gare. Ainsi, l’oeuvre semble “tourner en rond” pour finalement finir au point de départ quelques jours plus tard. Cette impression est renforcée par ce que dit Zazie à la fin: “J’ai vieilli”. (Louise) 2. Commentez le cadre spatio-temporel, et relevez les indices du contexte d’après-guerre. (D’Escoms à Loran) A la fin du roman, pour conclure la soirée, les personnages vont manger dans un bar-restaurant touristique, dont la choucroute est dégueulasse, selon Zazie. Le repas convivial se termine en bataille de nourriture. Soudain, Bertin Poirée, devenu alors Aroun Arachide, attaque le bar-retaurant à l'aide de ses troupes. La veuve Mouaque meurt sous les balles ( indice du contexte d’après-guerre) (Réponse d’Ausias) Cet œuvre se déroule à Paris et fut écrite en 1959 par Raymond Queneau, c’est-à-dire, une quinzaine d’années après la seconde guerre mondiale c’est à cause de ça que nous trouvons dans ce récit des indices du contexte d’après guerre, comme par exemple les souvenirs de bombardements à la page 37, la modernisation de Paris, moins paysanne et plus urbaine, le taxi, le métro, l’autobus, la façon dont s’habille Zazie, en garçon et le fait qu’elle veuille acheter des blue-jeans signe de l’effet américain en France après la guerre. Il y a aussi le rôle de la femme qui prend plus d’importance, elles prennent l’initiative, par exemple la veuve Mouaque à la recherche d’un homme. (Réponse proposée par Escoms) 3. Dans quelle mesure cette ouverture contient-elle les données habituelles du récit d’initiation (cherchez la définition de ce genre) ? (De Hedilla à Pellicer) Un récit d’initiation ou récit initiatique, est un récit dans lequel nous pouvons suivre l’évolution positive ou négative du personnage vers la compréhension du monde ou de lui-même. Nous retrouvons ce type de texte surtout dans les romans, le roman d’apprentissage. Pour moderniser le début du roman, l’auteur s’appuie sur des éléments de la tradition. D’abord une présentation spatio-temporel (lieu : Paris, gare d’Austerlizt. Temps : 1950, dû au langage utilisé et au nom de la station qui est allemand, donc après la guerre). Ensuite, une présentation du personnage Gabriel. Il n’y a pas de description physique et morale, mais le lecteur est induit à penser qu’il est grand, costaud, raffiné et délicat. Pour finir, il présente aussi des thèmes qui seront abordés dans le roman, comme par exemple la dualité du personnage Gabriel physiquement fort mais avec une certaine féminité. Nous trouvons tout de même l’esthétique scripturale avec l’originalité du texte (« doukipudonktan »). Ainsi, une crédibilité et un dynamisme est attribué au roman, captant l’attention du lecteur. (India) Un roman ou un récit d’énonciation est un récit où on nous présente l’évolution d’un personnage qui tente de comprende le monde ou lui-même. La structure de ce récit s’éloigne de la tradition ainsi que le point de vu qui est très particulier ou même spécial, propre de Queneau. Le point de vue est omniscient malgré de petits éléments ou passages qui peuvent nous mener à penser que le point de vue de Zazie dans le métro est interne. Dans le film et dans le récit le non respect de la séparation entre les personnages et le lecteur ou spectateur, c’est à dire du quatrième mur, brise l’illusion théâtrale amenant de cette façon le spectateur à réfléchir. 4. Commentez le langage des personnages, et celui du narrateur. Quels registres (niveaux de langue) sont employés par l’auteur ? Dans quel but ? (De Penades à Torregrosa) Le niveau de langue utilisé par le narrateur est le registre courant alors que le niveau de langue utilisé par les personnages du roman est le registre familier et parfois avec du vocabulaire inventé. Quelques fois, la voix du narrateur peut être confondue avec celle des personnages. Mais nous pouvons constater que même si le niveau de langue du narrateur est courant, les abréviations sont choisies méticuleusement comme par exemple “ptit type” est un bouclier verbal. Le narrateur utilise aussi des alexandrins comme par exemple “ le premier qu’il trouva fut un alexandrin”. Nous trouvons des mots en allemand qui nous rappellent l’invasion nazie en France. L’auteur, pour inventé des mots nouveaux, transcrit ce qu’il entend même si ce n’est pas grammaticalement correct comme par exemple “Skeutadittaleur” qui veut dire: ce que tu as dit tout à l’heure. Le narrateur est une voix intérieur qui transcrit des pensées comme par exemple à la page 159 “Marceline s’adressa silencieusement la parole à elle même pour se communiquer la réflexion suivante”. Nous pouvons bien voir que l’auteur conteste ce procédé se moquant de celui-ci. Raymond Queneau essaie de recréer le réalisme du langage populaire le plus fidèlement possible en ne respectant pas les règles d’orthographes et de grammaires lorsque ses personnages parlent. Son but est aussi de détruire l'illusion réaliste à travers la non cohérence de la parole des personnages. Par exemple, à la page 11 Gabriel utilise tout d’abord un registre familier, “bin oui”, puis du registre élevé, ”le métro, ce moyen de transport éminemment parisien, s’est endormi sous terre, car les employés aux pinces perforantes ont cessé tout travail”. Un autre exemple est quand Gridoux parle latin et italien. Il y a aussi un changement de registre à la bataille finale dont la manière est celle des chansons de geste: ”fier désir de combats” de Turandot (p.183). Son intérêt est que la parole soit non homogène. L’auteur mélange ces deux niveaux de langues dans le but de créer une nouvelle forme d’écriture où les registres de langues peuvent êtres mélangés dans une même oeuvre. Les écarts et libertés pris avec la langue littéraire apparaissent comme une lutte contre un certain académisme. Les enchaînements de heurts de registre, d’anomalies, de grossièretés, … vont contre l’unité de ton et la bienséance généralement attendues dans un roman, provocation qui se manifeste dès le début du roman par « Doukipudonktan », véritable manifeste ouvrant le récit comme une déclaration de guerre au langage traditionnelle. Ces procédés culminent avec les fautes volontaires de français : « Gabriel fermit les yeux en frémissant à l’évocation de ces atrocités. Il se tournit vers le type … », ne s’agissant pas seulement d’une imitation de la langue de tous les jours : même si certains traits (argot, syntaxe relâchée, grossièretés…) peuvent témoigner d’une tentative de rappeler la langue populaire, il s’agit ici d’un jeu verbal, qui oblige le lecteur à s’arrêter à la fois sur le mot et la chose qu’il faut essayer de la définir (« La sonnerie du truc-chose se mit de nouveau à téléphonctionner » (p. 139) au lieu de « le téléphone se remit à fonctionner » , la phrase du roman est à elle seule une incitation à réfléchir sur la langue). Les contrastes entre les registres tendent également à faire douter du sérieux du livre: ainsi, il y a un contraste entre le soutenu « Mais moi je suis vivant et là s’arrête mon savoir » ou « les voilà presque morts puisqu’ils sont des absents » et le comique « taximane enfui dans son bahut locataire ». Il y a aussi du contraste entre les allusions au genre poétique (« mon épouse la douce Marceline demeurée au foyer », « alexandrinairement ») et les expressions populaires (« citrons empoilés », « bonnes gens »). Ces jeux sur la langue visent à retrouver le plaisir d’une langue libre, qui passe du familier au littéraire et réciproquement et permet de définir le livre comme une fantaisie verbale. Queneau nous invite à une lecture pour le plaisir, sans arrière-pensées savantes. Désorienter le lecteur et le critique, remettre en cause les réflexes habituels devant une œuvre littéraire, il nous invite à sortir des entraves intellectuelles habituelles pour mieux profiter de la liberté de l’art. L’œuvre est une « sorte de récréation des mots et des choses lâchées en liberté, délivrées de l’étreinte du sens, de la logique, de la hiérarchie verbale ». Face à la séparation de plus en plus grande entre la langue apprise à l’école et lue dans les livres, et, la langue réellement pratiquée au quotidien, Queneau revendiqua le droit pour la littérature de renoncer au légué par la tradition, pour adopter « une langue nouvelle », « un langage vrai », le français utilisé dans la vie courante. Il appela « néo-français » ce français parlé contemporain », cette « langue française véritable, la langue parlée » dont il pensait qu’il « deviendrait bientôt une langue poétique et objet d’une nouvelle littérature ». (Sergio Torregrosa) |
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