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Lectures analytiques




LE SERPENT QUI DANSE

 



Que j’aime voir, chère indolente,
De ton corps si beau,
Comme une étoffe vacillante,
Miroiter la peau !

Sur ta chevelure profonde
Aux âcres parfums,
Mer odorante et vagabonde
Aux flots bleus et bruns,


Comme un navire qui s’éveille
Au vent du matin,
Mon âme rêveuse appareille
Pour un ciel lointain.

Tes yeux, où rien ne se révèle
De doux ni d’amer,
Sont deux bijoux froids où se mêle
L’or avec le fer.

À te voir marcher en cadence,
Belle d’abandon,
On dirait un serpent qui danse
Au bout d’un bâton.

Sous le fardeau de ta paresse
Ta tête d’enfant
Se balance avec la mollesse
D’un jeune éléphant,

Et ton corps se penche et s’allonge
Comme un fin vaisseau
Qui roule bord sur bord et plonge
Ses vergues dans l’eau.

Comme un flot grossi par la fonte
Des glaciers grondants,
Quand l’eau de ta bouche remonte
Au bord de tes dents,


Je crois boire un vin de Bohême,
Amer et vainqueur,
Un ciel liquide qui parsème
D’étoiles mon cœur !



Travail d’adaptation (réduction de l’étude à 10 minutes), prise en compte de la question

 

INTRODUCTION :

TB, parfaite. Lecture un peu trop rapide.

Exposé clair, articulé (on sait que tu en es au II. B, par exemple)

 

TB

Qualité des remarques (aucune erreur, incompréhension…)

 

Le texte est très bien compris.

C’est parfait.

Excellent.

TB.

Elocution (articulation, volume…)

 

C’est excellent, très bon accent en plus ! Et c’est très dynamique. Quel excellent niveau d’expression française !!!

Expression corporelle (ni trop statique, ni trop expressif, intensité du regard)

 

TB.

Au bac, tu obtiendrais probablement 10/10. C’est brillant. Quelle maîtrise !







RÉVERSIBILITÉ


 

Ange plein de gaieté, connaissez-vous l'angoisse,

La honte, les remords, les sanglots, les ennuis,

Et les vagues terreurs de ces affreuses nuits

Qui compriment le coeur comme un papier qu'on froisse?

Ange plein de gaieté, connaissez-vous l'angoisse?

 

Ange plein de bonté, connaissez-vous la haine,

Les poings crispés dans l'ombre et les larmes de fiel,

Quand la Vengeance bat son infernal rappel,

Et de nos facultés se fait le capitaine?

Ange plein de bonté connaissez-vous la haine?

 

Ange plein de santé, connaissez-vous les Fièvres,

Qui, le long des grands murs de l'hospice blafard,

Comme des exilés, s'en vont d'un pied traînard,

Cherchant le soleil rare et remuant les lèvres?

Ange plein de santé, connaissez-vous les Fièvres?

 

Ange plein de beauté, connaissez-vous les rides,

Et la peur de vieillir, et ce hideux tourment

De lire la secrète horreur du dévouement

Dans des yeux où longtemps burent nos yeux avides?

Ange plein de beauté, connaissez-vous les rides?

 

Ange plein de bonheur, de joie et de lumières,

David mourant aurait demandé la santé

Aux émanations de ton corps enchanté ;

Mais de toi je n'implore, ange, que tes prières,

Ange plein de bonheur, de joie et de lumières !






ORAL 1 : 

           

Travail d’adaptation (réduction de l’étude à 10 minutes), prise en compte de la question

 

C’est un peu court : 8’10

 

Il manque une amorce dans l’introduction.

Avant de poser la question, il faut l’amener, pas la plaquer artificiellement. Il faut faire comprendre pourquoi on peut se poser cette question.

Normalement, il faut faire la lecture après la présentation.

 

LECTURE :

Bonne lecture, tu maîtrises la plupart du temps la métrique, MAIS quelques erreurs comme à quelques endroits (« de lirE la secrète horreur», « commE des exilés » par exemple. Et il manque une diérièse : « remu-ant ». Insiste sur celle des « émanati-ons ».

 

Exposé clair, articulé (on sait que tu en es au II. B, par exemple)

 

B. C’est très clair, on sait où tu en es.

Il manque une transition. De manière générale, l’exposé est un peu trop mécanique, comme une succession de remarques. Cela se ressent particulièrement quand tu dis « ensuite on va voir que », comme si ce qui précède n’a rien à voir avec ce qui suit (alors que ce n’est pas forcément le cas). Il faut que, régulièrement, tu rappelles quelle était la question, pour bien montrer que tu passes ton temps à y répondre. Cela donne de la cohérence à ton exposé.

Qualité des remarques (aucune erreur, incompréhension…)

 

TB qualité des remarques. Le cours est bien exploité. Cela manque toutefois d’un certain approfondissement personnel : il ne faudrait pas se limiter aux remarques du cours, mais essayer de trouver un moyen de personnaliser l’exposé, par des remarques supplémentaires, ayant un rapport avec la question.   

Aisance à l’oral (pas trop d’hésitations, force de conviction)

 

TB.

Elocution (articulation, volume…)

 

TB. Quel bon accent !

Expression corporelle (ni trop statique, ni trop expressif, intensité du regard)

 

TB.


ORAL 2 : 

 

Travail d’adaptation (réduction de l’étude à 10 minutes), prise en compte de la question

 

11’20 : un peu trop long.

 

INTRODUCTION :

Très bien, mais encore une fois, comme dans toutes les vidéos que j’ai vues, tu plaques la questions, au lieu de la préparer, de l’amener,  de problématiser. C’est surtout cela qui est valorisé. Par ailleurs, je te rappelle l’ordre des étapes de l’introduction :

-        amorce

-         présentation

-        lecture

-        problématisation

-        question

-        annonce du plan

 

Le plan est excellent.

 

LECTURE :

Dis bien AngE.

Lecture un peu trop rapide, comme tout le reste d’ailleurs !

Par ailleurs, bravo pour le respect de la métrique.

Ah, tu oublies la diérèse à « émanation ».

 

Exposé clair, articulé (on sait que tu en es au II. B, par exemple)

 

Plan excellent.

Mais fais attention à ne pas abuser des « de plus » ou des « puis », qui donnent parfois l’impression d’une juxtaposition de remarques.

On te suit, on suit les trois parties si on se concentre bien (car tu vas si vite !), mais je te conseille de rappeler, explicitement, les transitions vers les deuxième et troisième axes.

 

Qualité des remarques (aucune erreur, incompréhension…)

 

·       Dis bien « strophe », pas « estrophe « 

·       D’excellentes remarques dans la partie I.

·       « angélique », pas « angélicale ».

 

Aisance à l’oral (pas trop d’hésitations, force de conviction)

 

Très bien, grande force de conviction, ce qui s’explique sûrement par la préparation très profonde que tu as faite : tu maîtrises absolument ton étude.

 

Elocution (articulation, volume…)

 

Tu vas beaucoup trop vite. Je comprends que tu avais le souci de tout dire, mais c’est vraiment trop rapide.

 

Expression corporelle (ni trop statique, ni trop expressif, intensité du regard)

 

Très bien.

Une prestation intense, incroyable. Mais il faudra apprendre à aller moins vite, car cela pourrait te desservir. Au bac, tu aurais environ 9 (longueur de l’étude + trop grande rapidité du débit). 




LV - Causerie



Vous êtes un beau ciel d'automne, clair et rose !
Mais la tristesse en moi monte comme la mer,
Et laisse, en refluant, sur ma lèvre morose
Le souvenir cuisant de son limon amer.

- Ta main se glisse en vain sur mon sein qui se pâme ;
Ce qu'elle cherche, amie, est un lieu saccagé
Par la griffe et la dent féroce de la femme.
Ne cherchez plus mon coeur; les bêtes l'ont mangé.

Mon coeur est un palais flétri par la cohue ;
On s'y soûle, on s'y tue, on s'y prend aux cheveux !
- Un parfum nage autour de votre gorge nue !...

O Beauté, dur fléau des âmes, tu le veux !
Avec tes yeux de feu, brillants comme des fêtes,
Calcine ces lambeaux qu'ont épargnés les bêtes !


     Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal


Travail d’adaptation (réduction de l’étude à 10 minutes), prise en compte de la question

 

INTRODUCTION : à revoir légèrement.

·       Baudelaire n’est pas vraiment associé au romantisme (première phrase de l’introduction).

·       La présentation du texte, recueil, etc, est beaucoup trop rapide !

·       Revois vite l’ordre dans lequel tu dois faire une intro. Car tu ne rappelles pas explicitement la question, et tu annonces le plan directement, et avant de faire la lecture…

 

LECTURE :

·       Attention à la prononciation du e. « Ciel » n’en a pas, donc pas « cielE ». « CalcinE ces lambeaux », etc… Beaucoup d’erreurs à ce niveau.

·       Les liaisons : « on s’y prend-t-aux cheveux »…

 

Exposé clair, articulé (on sait que tu en es au II. B, par exemple)

 

    C’est assez clair, car tu emploies des connecteurs logiques, mais pas tout au long de l’exposé, et tu te répètes parfois : cela mériterait d’être peaufiné.

Qualité des remarques (aucune erreur, incompréhension…)

 

·       « s’adresser à », pas « se diriger à ».

·       La comparaison avec la mer signifie surtout la montée en puissance, montée inexorable et puissante, et lente.

·       Prononce « cuizant », pas « cuissant ».

·       « Massacre » est un mot masculin.

Aisance à l’oral (pas trop d’hésitations, force de conviction)

 

TB

Elocution (articulation, volume…)

 

Parfait.

Expression corporelle (ni trop statique, ni trop expressif, intensité du regard)

 

TB, mais attention à ne pas trop tortiller ton pull…

C’est bien, très bien même. Tu aurais eu autour de 7,5.



À Celle qui est trop gaie


Ta tête, ton geste, ton air
Sont beaux comme un beau paysage; 
Le rire joue en ton visage 
Comme un vent frais dans un ciel clair.

Le passant chagrin que tu frôles 
Est ébloui par la santé 
Qui jaillit comme une clarté 
De tes bras et de tes épaules.

Les retentissantes couleurs 
Dont tu parsèmes tes toilettes 
Jettent dans l'esprit des poètes 
L'image d'un ballet de fleurs.

Ces robes folles sont l'emblème 
De ton esprit bariolé; 
Folle dont je suis affolé, 
Je te hais autant que je t'aime!

Quelquefois dans un beau jardin 
Où je traînais mon atonie, 
J'ai senti, comme une ironie, 
Le soleil déchirer mon sein,

Et le printemps et la verdure 
Ont tant humilié mon coeur, 
Que j'ai puni sur une fleur 
L'insolence de la Nature.

Ainsi je voudrais, une nuit, 
Quand l'heure des voluptés sonne, 
Vers les trésors de ta personne, 
Comme un lâche, ramper sans bruit,

Pour châtier ta chair joyeuse, 
Pour meurtrir ton sein pardonné, 
Et faire à ton flanc étonné 
Une blessure large et creuse,

Et, vertigineuse douceur! 
À travers ces lèvres nouvelles, 
Plus éclatantes et plus belles, 
T'infuser mon venin, ma soeur!

— Charles Baudelaire



ORAL 1 : 
Question posée : en quoi ce poème est-il fondamentalement ambigu ?

Travail d’adaptation (réduction de l’étude à 10 minutes), prise en compte de la question

 

·       Un petit peu trop long : 11’58 – et tu as coupé un petit peu de la fin (mais ce n’est pas grave, ce n’est presque rien).

·       Bonne amorce. Très bonne introduction, aucun problème.

·       Annonce bien clairement que tu vas faire une lecture linéaire, suivant le déroulement chronologique tu texte, en justifiant ce choix.

 

LECTURE :

B, mais trop court ! Dis bien « éblou-i ». Diérèse sur « bari-olé »

 

Exposé clair, articulé (on sait que tu en es au II. B, par exemple)

 

TB. Très clair.

Qualité des remarques (aucune erreur, incompréhension…)

 

·       Prononce bien « épidictique ».

·       UnE polyptote : il faut montrer qu’il y en a une, en citant les mots « folle » et « affolé ».

·       Pas sûr que l’on puisse parler de litote, pour « esprit bariolé ».

·       « trop » n’est pas juxtaposé à l’adjectif « gaie ». Le mot n’est pas exact. Il est accolé.

·       Dis bien quel est l’effet de cette « effet d’attente » dont tu parles, juste âpres « Quand l’heure des voluptés sonne » : bien montrer la complaisance, le plaisir de la dramatisation du fantasme sadique.

Aisance à l’oral (pas trop d’hésitations, force de conviction)

 

TB. C’est très maîtrisé, pas mécanique.

Fais attention à ne pas trop mimer les guillemets

Elocution (articulation, volume…)

 

Parfait, malgré ton rhume !

Expression corporelle (ni trop statique, ni trop expressif, intensité du regard)

 

TB !


Au bac, tu aurais entre 8 et 9/10. 


ORAL 2 :

 

Travail d’adaptation (réduction de l’étude à 10 minutes), prise en compte de la question

 

12’39 : c’est trop long ! Au bac (blanc ou pas), on t’aurait coupée…

 

Introduction :

·       Amorce, très bien, sauf que Madame Bovary n’a finalement pas été censuré (le procès a été gagné, et qu’il faut prononcer Dom Juan en français)

·       « Nous nous interrogerons sur pourquoi » : non, pas correct. « nous nous interrogerons sur les raisons de ».

 

LECTURE :

Bonne, mais attention aux liaisons : « folle dont je suis z’affolé », par exemple.

 

Bonne conclusion, et excellente ouverture.

Exposé clair, articulé (on sait que tu en es au II. B, par exemple)

 

   Une impression que tu te répètes parfois : attention à bien organiser tes remarques. Construis un plan bien solide.

Qualité des remarques (aucune erreur, incompréhension…)

 

·       « à continuation » : hispanisme. On dit « par la suite ».

·       Attention à être précise dans ton expression. Par exemple, des « verbes qui veulent faire du mal » : non, ce n’est pas exactement cela ! Ou « le champ lexical sexuel du sexe » : « du sexe » est inutile.

·       À part cela, tu as très bien compris le texte et son étude.  

·       La partie sur la « courtisane » est discutable, dans la mesure où l’on sait que ce poème est dédié à Madame Sabatier, qui n’en était pas une, et ne se conduit pas comme telle dans le poème (au pire, il s’agirait d’une projection des désirs du poètes, une image fantasmée). Et je ne vois pas où tu trouves un discours sur l’épouse, dans ce poème.

Aisance à l’oral (pas trop d’hésitations, force de conviction)

 

C’est bien.

Elocution (articulation, volume…)

 

Parfait.  Remarquable souci de clarté.

Expression corporelle (ni trop statique, ni trop expressif, intensité du regard)

 

Impeccable aussi.  


Dans la mesure où tu as fait un exposé trop long, difficile de dire combien tu aurais eu au bac, car tu aurais été coupée. Cela dit, malgré quelques aspects discutables (la troisième partie), c’est un travail sérieux et très encourageant pour la suite. Excellente prestance.


ORAL 3 :

Question : peut-on considérer ce poème comme un poème d'amour ?

 

Travail d’adaptation (réduction de l’étude à 10 minutes), prise en compte de la question

 

·       11’26 : un peu trop long.

·       Tu lis beaucoup trop tes notes !

·       LECTURE : bien, mais un peu lente. Attention aux e : « ainsi je voudrais z-unE nuit », « unE blessure large et creuse »… Et la diérère : « pour châti-er ta chair joyeuse ».

·       Tu réponds bien à la question.

Exposé clair, articulé (on sait que tu en es au II. B, par exemple)

 

·       c’est très clair : aspect très positif.

 

Qualité des remarques (aucune erreur, incompréhension…)

 

·       « faire partie », pas « former partie »

·       « révélateur », pas « révélatif »

·       « guérisseuse », pas « guérissante »

·       il « hait », pas « haït »

·       Tu n’interprètes pas toujours tes remarques stylistiques : par exemple, quand tu parles des paradoxes et des personnifications dans le passage « pour châtier ta chair joyeuse ».

 

Aisance à l’oral (pas trop d’hésitations, force de conviction)

 

·       tu lis trop ! Ce n’est pas ce qui est demandé : tu ne pourras pas le faire le jour du bac. Et cela t’enlève beaucoup de force de conviction.

·       Tu as fait un  montage : ce n’est pas non plus ce qui est demandé. Tu ne pourras la le faire le jour du bac…

Elocution (articulation, volume…)

 

·       Bien, mais un peu trop monotone. N’oublie pas qu’il faut capter l’attention.

 

Expression corporelle (ni trop statique, ni trop expressif, intensité du regard)

 

·       ne fais pas de guillemets avec tes doigts !

·       Sois un peu plus énergique.

 ==> Le contenu est très bon, malgré quelques défauts (tu n’interprètes pas toujours ce que tu relèves), mais il faudrait travailler un peu sur la forme, pour rendre ton exposé plus dynamique : n’oublie jamais que ton but est d’intéresser, de captiver le jury.

Au bac, tu aurais eu entre 7,5 et 8/10, si l'on oublie que tu as fait un montage de ta vidéo.

ĉ
Johann TRUMEL,
19 oct. 2015, 00:28
ĉ
Johann TRUMEL,
19 oct. 2015, 00:28
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Johann TRUMEL,
19 oct. 2015, 00:28
ĉ
Johann TRUMEL,
19 oct. 2015, 00:28
ĉ
Johann TRUMEL,
8 nov. 2014, 10:33
ĉ
Johann TRUMEL,
8 nov. 2014, 10:36
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