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La poésie du bas : textes en lecture analytique

Texte 1.

L'Épitaphe de Villon ou " Ballade des pendus " (milieu du XVe siècle)

Frères humains, qui après nous vivez,
N'ayez les coeurs contre nous endurcis,
Car, si pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tôt de vous mercis.
Vous nous voyez ci attachés, cinq, six :
Quant à la chair, que trop avons nourrie,
Elle est piéça dévorée et pourrie,
Et nous, les os, devenons cendre et poudre.
De notre mal personne ne s'en rie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

Se frères vous clamons, pas n'en devez
Avoir dédain, quoique fûmes occis
Par justice. Toutefois, vous savez
Que tous hommes n'ont pas bon sens rassis.
Excusez-nous, puisque sommes transis,
Envers le fils de la Vierge Marie,
Que sa grâce ne soit pour nous tarie,
Nous préservant de l'infernale foudre.
Nous sommes morts, âme ne nous harie,
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

La pluie nous a débués et lavés,
Et le soleil desséchés et noircis.
Pies, corbeaux nous ont les yeux cavés,
Et arraché la barbe et les sourcils.
Jamais nul temps nous ne sommes assis
Puis çà, puis là, comme le vent varie,
A son plaisir sans cesser nous charrie,
Plus becquetés d'oiseaux que dés à coudre.
Ne soyez donc de notre confrérie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

Prince Jésus, qui sur tous a maistrie,
Garde qu'Enfer n'ait de nous seigneurie :
A lui n'ayons que faire ne que soudre.
Hommes, ici n'a point de moquerie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !


ORAL 1 : 

Travail d’adaptation (réduction de l’étude à 10 minutes), prise en compte de la question

 

10 minutes pile : chapeau bas !

Introduction :

·       Une amorce trop générale. Une présentation du texte trop concise et générale aussi.

·       Au lieu de dire : « je vais vous montrer », etc, dis plutôt : « je vais tenter de vous montrer que ».

 

LECTURE : impeccable.  J’apprécie le respect de la métrique.

 

Sois plus concise dans l’ouverture.  Ton ouverture aurait pu être plus pertinente, et aborder le thème du memento mori, d’autant que tu ne donnes pas le titre du poème de Hugo auquel tu fais allusion (« Melancolia », je suppose »).

 

Exposé clair, articulé (on sait que tu en es au II. B, par exemple)

 

 Il faudrait que l’on sente un peu mieux que l’on passe à telle ou telle partie de ton exposé. Sois plus explicite.

Qualité des remarques (aucune erreur, incompréhension…)

 

Exploite un peu mieux l’aspect burlesque du texte – c’est le seul moment où tu ne sembles pas sûre de toi. C’est sûrement que tu ne maîtrises pas complètement cet aspect de l’étude.

 

Attention : « la répétition de la ballade », non. Tu veux sans doute parler de celle du refrain.

 

« L’auteur a utilisé plusieurs façons », non. « Plusieurs stratégies ».

Aisance à l’oral (pas trop d’hésitations, force de conviction)

 

Très bien. Tu sembles très spontanée : c’est une force. Mais attention à bien rester collée au texte, sans te lancer dans des considérations plus générales sur « les gens ».

Elocution (articulation, volume…)

 

Parfaitement claire.

Attention : dis « quelque chose », pas « kekchose ».

Expression corporelle (ni trop statique, ni trop expressif, intensité du regard)

 

Impeccable.

Un travail très convaincant, pour une première tentative. Bravo. Au bac, tu aurais entre 7,5 et 8,5.



ORAL 2 : 

Travail d’adaptation (réduction de l’étude à 10 minutes), prise en compte de la question

 

INTRODUCTION :

Bien, bon effort pour problématiser.

 

LECTURE :

À revoir absolument. Revois les règles de métrique, et SURTOUT, articule !

Exposé clair, articulé (on sait que tu en es au II. B, par exemple)

 

L’organisation du premier grand axe est confuse. On ne voit pas quel est ton cheminement.

Tu as eu du mal à organiser les remarques du cours pour répondre à la question. Par exemple, le rapport entre le ton sarcastique de Villon et la question posée n’est pas explicitement fait.

Qualité des remarques (aucune erreur, incompréhension…)

 

·       « de forme péjorative » : non. « De manière péjorative ».

·       Fais attention à ne pas dire de choses trop évidentes, comme « les morts ne peuvent pas se protéger des éléments météorologiques, puisqu’ils sont morts ».

·       De quelle harmonie imitative parles-tu dans le I ? Et quel est son effet ?

·       « irrefusable » : non ». « Irréfutable ».

Aisance à l’oral (pas trop d’hésitations, force de conviction)

 

Tu sembles te débattre, pas très à l’aise avec tes notes et tes remarques… Attention à ne pas te relâcher, en disant, après une hésitation : « mais bon… ».

Elocution (articulation, volume…)

 

Bien, sauf pendant la lecture.

Expression corporelle (ni trop statique, ni trop expressif, intensité du regard)

 

Bien.

 Tu dis de bonnes choses, mais tu sembles un peu déstabilisée, et ton exposé perd en clarté et en efficacité. Mais ce n’est qu’une première tentative, et on n’est qu’en novembre. Tu as juste besoin de t’entraîner avec les autres textes, pour que cet exercice te devienne, peu à peu, naturel. 


ORAL 3 : 


 

Travail d’adaptation (réduction de l’étude à 10 minutes), prise en compte de la question

 

12’26 : c’est trop long…

 

INTRODUCTION :

Présentation excellente !

Problématisation parfaite.

Bref, introduction parfaite.

 

LECTURE :

Parfaite !

Exposé clair, articulé (on sait que tu en es au II. B, par exemple)

 

 C’est parfait, exemplaire.

Qualité des remarques (aucune erreur, incompréhension…)

 

C’est remarquable. Quelle maîtrise ! Tout est impeccablement compris et exploité. Pas une seule ombre dans ton exposé : tout est clair, malgré la complexité de ton propos.

Aisance à l’oral (pas trop d’hésitations, force de conviction)

 

On dirait que tu as fait cela toute ta vie…

Elocution (articulation, volume…)

 

Même remarque….

Expression corporelle (ni trop statique, ni trop expressif, intensité du regard)

 

Parfaite, encore.

Honnêtement, c’est incroyable. Certes, c’est trop long, et on t’aurait interrompu, probablement, au bac. Mais… quelle maîtrise !!! Tu ne pourrais pas avoir une note inférieure à 9 au bac, avec une telle prestation.


Oral 4 : 

 

Travail d’adaptation (réduction de l’étude à 10 minutes), prise en compte de la question

 

INTRODUCTION :

TB.

 

LECTURE :

Bonne lecture, mais un peu rapide. Attention : « Priez Dieu que tous nous veuille absoudre » (prononce le s).

 

Tu ne prends pas suffisamment en compte la question : tu n’y réponds pas vraiment, ou trop rapidement, dans ta conclusion. Or, c’est vraiment le moment où il faut le faire.

 

Exposé clair, articulé (on sait que tu en es au II. B, par exemple)

 

Il faudrait que tu fasses un petit effort pour que l’on comprenne que tout ton exposé se développe pour répondre à la question posée. Tu juxtaposes les remarques, sans trop faire le lien entre elles, pas assez explicitement du moins.

 

 

Qualité des remarques (aucune erreur, incompréhension…)

 

Attention, tu confonds « envoi » et « refrain ». Un « quintil », c’est une strophe de 5 vers. L’envoi, c’est l’adresse finale, à Jésus, ici.

 

« Avoir pitié DE nous », pas « pour ».  

 

On dit une « lapalissade », pas une « lapilasalle ».

Aisance à l’oral (pas trop d’hésitations, force de conviction)

 

B. Va un peu moins vite, prends ton temps, respire, pour mieux maîtriser ta parole.

Elocution (articulation, volume…)

 

TB.

Expression corporelle (ni trop statique, ni trop expressif, intensité du regard)

 

TB.

Au bac, tu obtiendrais entre 7,5 et 8/10. C’est très encourageant. 


Pour enrichir votre analyse du poème de Villon, voici un extrait de l'Histoire de la laideur, d'Umberto Eco, qui se penche sur le thème de l'inéluctabilité de la mort dans l'art médiéval :  
















                                                                       




Texte 2. Lautréamont (1846-1870), « Je suis sale, les poux me rongent », Les Chants de Maldoror, chant IV, strophe 4 (1869).

ÉLÉMENTS D’INTRODUCTION

Isidore Lucien Ducasse, né à Montevideo (Uruguay), le 4 avril 1846, et mort dans le 9e arrondissement de Paris, le24 novembre 1870, est un poète français. Il est également connu sous le pseudonyme de comte de Lautréamont, qu’il emprunta très probablement au Latréaumont d’Eugène Sue1 et qu'il n'utilisa pourtant qu'une seule fois.

Il est l'auteur des Chants de Maldoror, de deux fascicules, Poésies I et Poésies II, ainsi que d'une correspondance habituellement publiée sous le titre de Lettres, en appendice des œuvres précédentes1. Son œuvre compte parmi les plus fascinantes du xixe siècle, d'autant plus que l'on a longtemps su très peu de choses sur son auteur, mort très jeune, à vingt-quatre ans, sans avoir reçu une once de succès de son vivant. Sa vie a donc donné lieu à de nombreuses conjectures, en particulier chez les surréalistes, qui essayaient notamment de trouver des éléments biographiques dans ses poèmes. Il faut donc faire la part entre les informations dont nous sommes sûrs, et la littérature qui s'est formée autour du personnage de Lautréamont.

 

Les Chants de Maldoror sont un ouvrage en prose, composé de six parties (« chants ») et publié en 1869 par Isidore Ducasse sous le pseudonyme de comte de Lautréamont. Le livre ne raconte pas une histoire unique et cohérente, mais est constitué d'une suite d'épisodes dont le fil conducteur est la présence de Maldoror, personnage maléfique.

Le premier des Chants de Maldoror a été publié à compte d'auteur en 1868, et l'œuvre complète a été imprimée en Belgique un an plus tard, pour le compte de l'éditeur Albert Lacroix, qui refuse de mettre l'ouvrage en vente, par crainte de poursuites judiciaires.

 

Qui est Maldoror ?

Maldoror incarne la révolte adolescente et la victoire de l'imaginaire sur le réel. Il est difficile de ne pas être pris de vertige à la lecture des Chants, dans ce monde en perpétuelle mouvance. On ne peut en dissocier le fond et la forme, le récit et le style, et certaines pages font penser aux toiles les plus hallucinantes de Jérôme Bosch et à Arcimboldo : en effet, Maldoror (ou plutôt Lautréamont) se compare à une bûche pourrie, il substitue des animaux à ses divers organes ; ainsi, sa « verge » prend la forme d'une vipère, sur sa nuque pousse un large « champignon aux pédoncules ombellifères », etc. Lautréamont use aussi de tous les procédés de distanciation pour se nier lui-même. Une veine bouffonne, qui contraste avec le « soleil noir » du satanisme apparent, traverse l'œuvre : parodie du naturalisme ou du romantisme le plus échevelé, lieux communs, apostrophes moqueuses au lecteur, ironie sarcastique..., toutes les formes d'humour sont réunies, et marquent le mépris de l'auteur pour ce qu'il raconte. Capable des plus beaux poèmes, il en ricane, et force le lecteur à en rire avec lui. C'est l'adolescent qui prend une revanche sur la misère humaine du siècle, en devenant le héros d'un conte où s'effacent les barrières qui emprisonnent l'homme. Dans le jeu, tout est permis : ardente ferveur, joyeuse férocité et métamorphose.[réf. nécessaire]

 

Le nom même du héros, Maldoror, est sujet à interprétation. On peut notamment y voir les mots « en mal d'aurore », « mal », « horror », « dolor » (douleur en espagnol, langue parlée par Isidore Ducasse, né à Montevideo, en Uruguay). Ces noms font référence à la profonde noirceur du personnage et à son amour apparent du « mal ».[réf. nécessaire]

 

André Breton, chef de file du Surréalisme,  évoque Ducasse plusieurs fois dans ses Manifestes du surréalisme. Il dit aussi dans un entretien :« Pour nous, il n'y eut d'emblée pas de génie qui tînt devant celui de Lautréamont ».

André Gide écrit en 1925 « J'estime que le plus beau titre de gloire du groupe qu'ont formé Breton, Aragon et Soupault, est d'avoir reconnu et proclamé l'importance littéraire et ultra-littéraire de l'admirable Lautréamont ».

 


Lautréamont (1846-1870), « Je suis sale, les poux me rongent », Les Chants de Maldoror, chant IV, strophe 4 (1869).

Je suis sale. Les poux me rongent. Les pourceaux, quand ils me regardent, vomissent. Les croûtes et les escarres de la lèpre ont écaillé ma peau, couverte de pus jaunâtre. Je ne connais pas l’eau des fleuves, ni la rosée des nuages. Sur ma nuque, comme sur un fumier, pousse un énorme champignon, aux pédoncules ombellifères. Assis sur un meuble informe, je n’ai pas bougé mes membres depuis quatre siècles. Mes pieds ont pris racine dans le sol et composent, jusqu’à mon ventre, une sorte de végétation vivace, remplie d’ignobles parasites, qui ne dérive pas encore de la plante, et qui n’est plus de la chair. Cependant mon cœur bat. Mais comment battrait-il, si la pourriture et les exhalaisons de mon cadavre (je n’ose pas dire corps) ne le nourrissaient abondamment ? Sous mon aisselle gauche, une famille de crapauds a pris résidence, et, quand l’un d’eux remue, il me fait des chatouilles. Prenez garde qu’il ne s’en échappe un, et ne vienne gratter, avec sa bouche, le dedans de votre oreille : il serait ensuite capable d’entrer dans votre cerveau. Sous mon aisselle droite, il y a un caméléon qui leur fait une chasse perpétuelle, afin de ne pas mourir de faim : il faut que chacun vive. Mais, quand un parti déjoue complètement les ruses de l’autre, ils ne trouvent rien de mieux que de ne pas se gêner, et sucent la graisse délicate qui couvre mes côtes : j’y suis habitué. Une vipère méchante a dévoré ma verge et a pris sa place : elle m’a rendu eunuque, cette infâme. Oh ! si j’avais pu me défendre avec mes bras paralysés ; mais, je crois plutôt qu’ils se sont changés en bûches. Quoi qu’il en soit, il importe de constater que le sang ne vient plus y promener sa rougeur. Deux petits hérissons, qui ne croissent plus, ont jeté à un chien, qui n’a pas refusé, l’intérieur de mes testicules : l’épiderme, soigneusement lavé, ils ont logé dedans. L’anus a été intercepté par un crabe ; encouragé par mon inertie, il garde l’entrée avec ses pinces, et me fait beaucoup de mal ! Deux méduses ont franchi les mers, immédiatement alléchées par un espoir qui ne fut pas trompé. Elles ont regardé avec attention les deux parties charnues qui forment le derrière humain, et, se cramponnant à leur galbe convexe, elles les ont tellement écrasées par une pression constante, que les deux morceaux de chair ont disparu, tandis qu’il est resté deux monstres, sortis du royaume de la viscosité, égaux par la couleur, la forme et la férocité. 


ORAL 1 : 

Travail d’adaptation (réduction de l’étude à 10 minutes), prise en compte de la question

 

10 minutes pile : bravo !

 

INTRODUCTION:

·       Amorce une peu trop vague : « les auteurs cherchent à provoquer une réaction ». Il y avait mieux à dire sur la laideur et la beauté en littérature.

·       Présentation du texte et de l’auteur trop rapide.

·       En somme, apporte davantage de soin à ton introduction.

 

LECTURE :

Bien, mais un peu trop rapide.

 

Une grande qualité : tu rappelles souvent à quelle question tu réponds.

 

Bon travail d’adaptation, en fonction de la question.

 

CONCLUSION :

TB, mais l’ouverture pose une question, et l’on aimerait au moins avoir un élément de réponse. Il serait bon de dire, aussi, que Lautréamont exploite le thème de la laideur par pure provocation (ce mot manque à ton exposé), et pour renouveler la forme littéraire (poème ? Récit ? « Chant » ?).

Exposé clair, articulé (on sait que tu en es au II. B, par exemple)

 

   Bien.

Qualité des remarques (aucune erreur, incompréhension…)

 

·       « On peut se demander quelle réaction Lautréamont a-t-il voulu provoquer » : pas d’inversion du sujet dans une phrase non interrogative.

·       Les « méduses » ne sont pas des métaphores : il s’agit bien de méduses, au sens propre.

·       Pas de liaison entre « deux » et « hérissons » - d’ailleurs les « deux hérissons » ne sont pas ce qui fait référence au naturalisme. Ce sont plutôt les termes scientifiques.

Aisance à l’oral (pas trop d’hésitations, force de conviction)

 

Trop frénétique au début, tu gagnes, au fur et à mesure de ton exposé, en assurance. Tu es de plus en plus posée. C’est ce rythme-là qu’il faut maintenir tout au long de l’exposé.

Elocution (articulation, volume…)

 

Un peu trop précipitée au début. Puis de mieux en mieux.

Expression corporelle (ni trop statique, ni trop expressif, intensité du regard)

 

Très bien.

 C’est convaincant, pour une première tentative. Tel quel, au bac, ton exposé mériterait une note gravitant autour de 8,5.



ORAL 2 : 

Travail d’adaptation (réduction de l’étude à 10 minutes), prise en compte de la question

 

Bonne introduction, mais c’est trop lu : serais-tu capable de faire la même sans tes cours ?

Par ailleurs, tu plaques la question artificiellement, sans l’annoncer, sans problématisation.

 Il vaut mieux, dans l’ordre :

-        présenter le texte

-        le lire

-        problématiser

-        reprendre la question

-        annoncer le plan.


LECTURE : bien, quoique un peu rapide. Tu mets le ton, par moments, c’est très bien.

 

Problème majeur :

Ton plan est discutable : comment le II, qui porte sur le lyrisme, peut-il répondre à la question posée ? Tu parles vraiment très, très peu de l’aspect comique, qui était impliqué dans la question. Et de fait, tu ne réponds pas à la question posée car tu sembles avoir confondu lyrisme et comique !

Exposé clair, articulé (on sait que tu en es au II. B, par exemple)

 

   Tu vas tellement vite qu’on a du mal à suivre l’organisation de ton travail.

Qualité des remarques (aucune erreur, incompréhension…)

 

·       tu évoques l’allitération en « r » mais tu ne l’interprètes pas.  

·       Les mots scientifiques employés ne placent pas le lecteur dans la position d’observateur, ça n’a pas grand sens…

·       Tu fais des raccourcis dangereux, on ne comprend pas toujours quel est le rapport entre ce que tu dis et ce que tu en déduis.

·       Le « j’y suis habitué » n’est pas lyrique. De manière générale, cette partie est peu convaincante… D’autant qu’elle ne répond pas à la question.

Aisance à l’oral (pas trop d’hésitations, force de conviction)

 

Très bien. C’est un point fort, mais il faudra mieux l’exploiter, en préparant mieux le plan, l’organisation. Tu te précipites trop.

Elocution (articulation, volume…)

 

C’est bien, mais il y a un défaut : tu parles trop vite, et ça te dessert, car tu ne te laisses pas le temps de réfléchir entre certaines phrases – ce qui te fait hésiter. Prends ton temps.

Expression corporelle (ni trop statique, ni trop expressif, intensité du regard)

 

Très bien.

Le gros défaut, et il est majeur, c’est que tu ne réponds pas à la question posée. Ne te précipite pas, réfléchis d’abord à la question, avant de faire un plan.

Au bac, tu aurais peut-être eu 6/10 ou 7/10, grâce à ta prestance. 



ORAL 3 : 

Travail d’adaptation (réduction de l’étude à 10 minutes), prise en compte de la question

 

10 minutes pile : bravo.

 

INTRODUCTION :

Jusqu’à l’annonce du plan, parfaite introduction. C’est un exemple à suivre.

Mais l’annonce du plan n’est pas claire.

 

LECTURE :

Impeccable.

 

PRISE EN COMPTE DE LA QUESTION :

Tu ne retiens que « qui est Maldoror », et pas « Que représente-t-il ». C’est ce que t’enlève le plus de points. Il y avait beaucoup de choses à dire : l’adolescence révoltée, le refus de tout, le goût de la provocation, la quête de l’identité…

Exposé clair, articulé (on sait que tu en es au II. B, par exemple)

 

Tous les éléments sont très bien articulés.

Qualité des remarques (aucune erreur, incompréhension…)

 

·       attention : « indéfinissable », pas « indéfinible »

·       « chaque fois plus longues » : « de plus en plus longues ».

·       explique mieux pourquoi l’allitération en r provoque le dégoût, ce n’est pas si évident…

·       « victimiser » n’est pas français : « ce qui en fait une victime ».

·       « être sensible » et « avoir des membres », ce n’est pas le propre de l’homme, mais de l’animal.

·       « Me fait beaucoup de mal » n’est pas particulièrement enfantin. La référence aux « chatouilles » l’est davantage.

Aisance à l’oral (pas trop d’hésitations, force de conviction)

 

Très bien.

Elocution (articulation, volume…)

 

 Parfaite !

Expression corporelle (ni trop statique, ni trop expressif, intensité du regard)

 

Très bien aussi.

Le seul défaut (outre l’annonce du plan qui n’est pas assez claire), c’est que tu ne réponds pas vraiment à la deuxième question : que représente Maldoror.

Pour cela, au bac, tu aurais eu entre 6/10 et 7/10, ce qui est dommage, car à part cela, tu cumules toutes les qualités d’un bon exposé. 



ORAL 4 : 

 

Travail d’adaptation (réduction de l’étude à 10 minutes), prise en compte de la question

 

Tu oublies de faire la lecture !!!

 Il faut, dans l’ordre :

-        présenter le texte

-        le lire

-        problématiser

-        reprendre la question

-        annoncer le plan.

 

 

Il faudrait expliciter dès l’annonce du plan la raison pour laquelle tu vas consacrer un grand axe à la nature, alors que la question porte sur la provocation du texte…

Exposé clair, articulé (on sait que tu en es au II. B, par exemple)

 

   Je ne suis pas convaincu par l’organisation : tu aurais dû commencer par la deuxième partie, et parler de la nature de manière plus anecdotique.

C’est un peu désorganisé. Par exemple, les deux remarques sur le naturalisme auraient dû être jointe. On a du mal à te suivre.

Qualité des remarques (aucune erreur, incompréhension…)

 

·       Maldoror n’est pas un « connecteur logique », mais « le seul thème »

·       C’est Isidore, pas Lucien Ducasse. C’est dommage, ça !

·       Il semble que tu parles de la nature, mais il faudrait surtout dire que cette vision de la nature va à l’encontre de celle conçue par le Romantisme : la nature reflet de l’âme, la nature refuge…

·       On dit un « caméléon », pas « camaléon ».

·       Un topos, pas un topic.

·       « avertir », pas « advertir ».

·       Ce ne sont pas les romantiques qui parlent du miroir reflet du monde, mais Stendhal, réaliste.

·       Sois plus précis dans ton vocabulaire. Tu abuses du mot « inutilité ».

·       L’allusion au terrorisme est abusive.       

·        Dans ton ouverture, au lieu de poser une question, donne des éléments de réponse.                                                    

Aisance à l’oral (pas trop d’hésitations, force de conviction)

 

TB

Elocution (articulation, volume…)

 

TB

Expression corporelle (ni trop statique, ni trop expressif, intensité du regard)

 

TB

è En somme, cela manque de précision et de rigueur : trop de petites approximations et d’erreurs que tu aurais pu éviter, et pas assez d’organisation claire.

Au bac, tu aurais eu 6 environ. Je suis certain que tu peu faire mieux que cela, même si ton aisance est très encourageante.


ORAL 5 :

Travail d’adaptation (réduction de l’étude à 10 minutes), prise en compte de la question

 

INTRODUCTION :

TB, mais il manque juste la problématisation (l’introduction à la question, qui devrait mener à un « c’est pourquoi on peut se demander si… »

 

LECTURE :

Impeccable, sauf « exhalaisons », dont il faut mieux articuler les quatre syllabes. C’est tout !

 

PRISE EN COMPTE DE LA QUESTION :

Bravo ! Et c’est un excellent travail d’adaptation !

 

Exposé clair, articulé (on sait que tu en es au II. B, par exemple)

 

Tous les éléments sont très bien articulés.

Qualité des remarques (aucune erreur, incompréhension…)

 

·       Je ne dirais pas que les Chants de Maldoror sont parodiques, mais qu’ils contiennent des éléments parodiques (dans cet extrait).

·       Quelle maîtrise du texte et de ton sujet ! Il manque juste une référence au naturalisme (« pédocules ombellifères, etc »).

Aisance à l’oral (pas trop d’hésitations, force de conviction)

 

Très bien ! Parfait même ! Quelle aisance, quel excellent niveau d’expression !

Elocution (articulation, volume…)

 

 Parfaite ! Très claire.

Expression corporelle (ni trop statique, ni trop expressif, intensité du regard)

 

Très bien aussi, impeccable.

C’est vraiment excellent… Avec une prestation comme ça, au bac, tu pourrais obtenir 9 ou 10/10.





Texte 3 
Pour les 1ère S2 : "le Mal", de Rimbaud


Tandis que les crachats rouges de la mitraille
Sifflent tout le jour par l'infini du ciel bleu ;
Qu'écarlates ou verts, près du Roi qui les raille,
Croulent les bataillons en masse dans le feu ;

Tandis qu'une folie épouvantable broie
Et fait de cent milliers d'hommes un tas fumant ;
- Pauvres morts ! dans l'été, dans l'herbe, dans ta joie,
Nature ! ô toi qui fis ces hommes saintement !… –

Il est un Dieu qui rit aux nappes damassées
Des autels, à l'encens, aux grands calices d'or ;
Qui dans le bercement des hosannah s'endort,

Et se réveille, quand des mères, ramassées
Dans l'angoisse, et pleurant sous leur vieux bonnet noir,
Lui donnent un gros sou lié dans leur mouchoir !

Rimbaud, Poésies, 1870

Travail d’adaptation (réduction de l’étude à 10 minutes), prise en compte de la question

 

INTRODUCTION :

TB.

 

LECTURE :

Bonne lecture.

 

Insiste davantage sur la question posée pendant ton exposé : on a l’impression que tu l’oublies un peu en route.

Exposé clair, articulé (on sait que tu en es au II. B, par exemple)

 

Il faudrait introduire la question (problématiser).

 

Insiste sur les transitions, pour qu’on sache toujours se situer dans ton exposé (entre les grandes parties, car à part cela, tu te sers très bien des connecteurs logiques).

 

Très bonne conclusion.

 

Qualité des remarques (aucune erreur, incompréhension…)

 

Evite la formulation type « il y a un champ lexical de la guerre ». Il faudrait faire du « champ lexical » le sujet de ta phrase, ce qui donnerait un aspect « moins scolaire » à ton exposé.

 

Si tu parles d’une allitération en r, lis les mots qui contiennent ce son.

 

Attention : « Dieu qui les raille » (comme « faille », ou « baille »), pas « Dieu qui les raye ».

 

« Le gros sou » représente plutôt la récompense dérisoire accordée aux familles détruites.

 

« s’adresser à », pas « se diriger à la Nature ».

Aisance à l’oral (pas trop d’hésitations, force de conviction)

 

TB.

Elocution (articulation, volume…)

 

TB. Quel bon accent français !

Expression corporelle (ni trop statique, ni trop expressif, intensité du regard)

 

TB.

Au bac, tu obtiendrais entre 8/10 et 9/10. 


ĉ
Johann TRUMEL,
18 févr. 2016, 11:18
ĉ
Johann TRUMEL,
18 févr. 2016, 11:18
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